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Afrique du Sud: suspension de «madame anticorruption» par le président Ramaphosa

C’est un nouvel épisode dans la lutte contre la corruption : le chef de l’État a suspendu, jeudi soir, la médiatrice de la République. Elle était chargée de contrôler les agissements de l’exécutif et le bon usage de l’argent public. Sa mise à l’écart fait grand bruit, car elle venait tout juste de lancer une enquête sur le président Cyril Ramaphosa.

Busisiwe Mkhwebane a été suspendue avec effet immédiat, et ce, jusqu’à ce que le Parlement, qui a ouvert une procédure de destitution contre elle, se prononce. Il s’agit d’un personnage très controversé : nommé par l’ancien président Jacob Zuma, elle est accusée d’avoir été placée à ce poste pour le protéger contre les accusations de corruption dont il fait l’objet.

L’ex-médiatrice est accusée de partialité, d’enquêter sur des affaires mineures et d’ignorer les grosses affaires concernant l’ancien président. Elle est également accusée d’incompétence. Enfin, une plainte pour faux témoignage a été déposée contre elle.

Si sa suspension n’est pas une surprise, celle faisait plusieurs années que l’opposition, une partie de la majorité, la société civile demandaient son départ, le timing fait grincer des dents. Car elle venait juste d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle enquête visant l’actuel chef de l’État Cyril Ramaphosa. Ces dernières années, elle a multiplié les enquêtes le visant.

Sa suspension jeudi soir, bien qu’attendue, fait donc dire à ses partisans que Cyril Ramaphosa à des choses à se reprocher et cherche à s’en débarrasser. Il faut regarder cette suspension dans un contexte plus large :le bras de fer qui oppose l’actuel président Cyril Ramaphosa et son rival Jacob Zuma, rattrapé par les affaires de corruption.

Ainsi, pour les partisans de la médiatrice, le chef de l’État l’a écartée en raison de l’enquête qu’elle a ouverte sur lui il y a quelques jours. Cyril Ramaphosa est accusé d’avoir dissimulé d’importantes sommes d’argent à son domicile… et d’avoir voulu enterrer l’affaire.

« Le timing est en effet malheureux », commentent ainsi certains analystes politiques. Mais cette suspension était inévitable : l’opposition et une partie de la majorité réclamaient son départ.

Plusieurs organisations de lutte contre la corruption se sont également félicitées de sa mise à l’écart, rappelant que pendant les six dernières années à son poste, elle n’avait rien fait contre la corruption, dépensant plutôt son énergie à se maintenir à son poste. De plus, ajoutent ces organisations, avec ou sans elle, les enquêtes qui sont en cours – y compris celle sur le président – vont se poursuivre.

Source: RFI

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