En 115 ans d’histoire, le prix Nobel n’a récompensé que très rarement les ressortissants africains. Ils sont moins de 20, toutes disciplines confondues, à avoir été nobélisés. Loin derrière des personnalités, des organismes ou institutions venant des autres continents.
À ce jour, l’Afrique ne compte que 17 prix Nobel sur les 911 décernés. Soit 1, 9 % des lauréats de cette récompense de portée mondiale attribuée chaque année, depuis 1901, à des personnalités – physiques ou morales – « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité ». Telle était la volonté du chimiste et industriel suédois Alfred Nobel, son initiateur.
Ainsi, sur les 17 prix Nobel, dix de la paix ont été décernés aux ressortissants ou institutions du continent. En littérature, le comité affiche une indifférence déconcertante à l’égard des œuvres littéraires produites par des Africains, ce malgré leur talent et leur universalité. En effet, seuls quatre d’entre eux ont été primés : le Nigérian Wole Soyinka (1986), l’Égyptien Naguib Mahfouz (1988), la Sud-Africaine Nadine Gordimer (1991) et son compatriote John Maxwell Coetzee (2003).
Depuis, plus rien même si les mérites des textes de Chinua Achebe, « père du roman africain moderne », ou ceux de Ngugi wa Thiongo, pour ne citer que ces deux brillants auteurs longtemps considérés comme « nobélisables » par les passionnés de littérature africaine, n’ont pas été reconnus.
Dans les domaines scientifiques, les intellectuels et chercheurs africains ne sont pas non plus les mieux lotis. Mis à part les Sud-Africains Max Theiler, récompensé du prix Nobel de médecine en 1951 pour avoir découvert le vaccin contre la fièvre jaune, et Sydney Brenner en 2002 pour ses découvertes dans le domaine du générique, ou l’Américano-égyptien Ahmed Zewail, décédé début août aux États-Unis, prix Nobel de chimie en 1999 pour ses études sur les stades transitoires des réactions chimiques par spectroscopie laser ultrarapide, les prix de physique, de chimie, de physiologie ou médecine, et d’économie, ont bien davantage été attribués aux Occidentaux.
Il faut noter que l’Afrique du Sud se taille la part du lion avec 8 prix Nobel sur les 17. Ensuite vient l’Egypte avec 3 prix, le Liberia 2. Le Nigeria, le Ghana, le Kenya et la Tunisie s’en sortent chacun avec 1 prix. Quant au sexe, seulement 4 femmes africaines (Wangari Maathai, Leymah Gbowee (2011), Ellen Johnson Sirleaf (2011), Nadine Gordimer (1991)) ont réussi à remporter ces prestigieuses récompenses. A ce jour, 8 prix Nobel sont décédés et 8 en vie.
Palmarès des prix
CHIMIE
Ahmed Zewail (1999) Égypte
PAIX
Albert John Lutulu (1960) Afrique du Sud
A . el-Sadate (1978) Égypte
Desmond Tutu (1984) Afrique du Sud
Frederik de Klerk (1993) Afrique du Sud
Nelson Mandela (1993) Afrique du Sud
Kofi Annan (2001) Ghana
Wangari Maathai (2004) Kenya
Leymah Gbowee (2011) Liberia
Ellen Johnson Sirleaf (2011) Liberia
Quartet du dialogue (2015) Tunisie
LITTERATURE
Wole Soyinka (1986) Nigeria
N. Mahfouz (1988) Égypte
Nadine Gordimer (1991) Afrique du Sud
John Maxwell Coetzee (2003) Afrique du Sud
PHYSIOLOGIE OU MEDECINE
Max Theiler (1951) Afrique du Sud
Sydney Brenner (2002) Afrique du Sud