Les représailles sanglantes survenues à Yirgou font réagir, dans ces lignes qui suivent, deux organisations de la société civile à savoir l’ADP et la CCP.
« Le mardi 1er janvier 2019 matin, des individus armés non identifiés ont fait irruption à Yirgou, localité située à 102 km de la ville de Kaya, tuant six (6) personnes dont le chef du village. Ces assassinats perpétrés par des terroristes vont déclencher des représailles sanglantes contre les peulh accusés de complicité avec l’ennemi.
Les représailles sanglantes contre les peulh vont se manifester pendant trois (3) jours à une chasse à l’homme conduite par des koglweogo. Le mercredi 02 janvier 2019, le ministre de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo, fait un bilan lourd et partiel de 14 morts (victimes de l’attaques terroristes et représailles). Cependant, un témoin de ces violences communautaires sur les ondes de VOA AFRIKA fait un bilan macabre d’au moins 48 morts. Ce jeudi 04 janvier 2019, le gouvernement à travers son porte-parole fait un deuxième bilan de 46 morts. D’autres sources non encre officielles feraient cas de drames humains encore plus graves.
Les violences intercommunautaires à Yirgou et dans d’autres villages de la province du Sanmatenga se manifestant par une tuerie en masse de Burkinabè issus de l’ethnie peulh est un drame sans précédent. L’ADP et la CCP, deux organisations de défense de droits de l’homme, tout en s’insurgeant contre cette attaque terroriste ayant coûté la vie à six (6) personnes à Yirgou, condamnent avec la dernière énergie les représailles sanglantes et les destructions de biens menées par les Koglweogo contre les personnes de l’ethnie peulh. Selon la même source intervenue sur les ondes de VOA, l’autorité aurait brillé par son absence sur le terrain de la crise.
Si cette affirmation s’avérait vraie, nous tiendrons pour responsables le Président Roch Marc Christian Kaboré et le gouvernement d’avoir fait actes de laxisme dans la gestion de cette crise intercommunautaire sans précédent. Aussi, nous constatons avec regret et amertume que la réponse inappropriée apportée à la lutte contre le terrorisme dans notre pays par le Président Roch Marc Christian Kaboré et le gouvernement Kaba Thieba crée aujourd’hui tristesse, désolation, haine et mort au sein des communautés.
En tout état de cause, l’ADP et la CCP :
-Appellent le gouvernement à œuvrer rapidement pour un retour au calme et mettre en branle les mécanismes pour éviter tout autre drame pareil au Burkina Faso ;
-Appellent le Président du Faso à trouver une solution rapide à la gangrène Koglweogo, cette milice dont il a toujours fermé sur les yeux les exactions ;
-Appellent la justice Burkinabè à diligenter une enquête rigoureuse sur le drame de Yirgou pour situer toutes les responsabilités afin de rendre justice à toutes les victimes ;
-Exhortent les populations à savoir raison gardé en évitant de semer les actes à même de créer des conflits intercommunautaires avec leurs corolaires de drames ; »
Ouagadougou, le 04 janvier 2019
Ont signé
Abraham Badolo
Alliance pour la Défense de la Patrie (ADP)