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AFFAIRE CHARNIER DES BERETS ROUGES AU MALI: vers la libération du capitaine-général Amadou Aya Sanogo ?

A presque trois ans de détention, tout laisse croire que  le capitaine-général Amadou Aya Sanogo, ses amis et complices inculpés et incarcérés pour enlèvement, séquestration, assassinat et complicité d’assassinat de 21 « Bérets rouges », pourront bénéficier, le 27 novembre prochain,  d’une mise en liberté provisoire. C’est au regard de cette situation que  l’association des parents et épouses des militaires bérets rouges assassinés a  demandé au ministre  malien de la Justice de fixer une date du  procès.

 

A partir du 27 novembre 2016, Amadou Aya Sanogo et ses complices pourraient bénéficier d’une liberté provisoire  en application de  l’Article 135 du Code de Procédure pénale qui stipule qu’ « en matière criminelle, la durée du mandat de dépôt ne peut excéder un an ; toutefois si le maintien en détention parait nécessaire, le juge d’instruction doit renouveler cette détention par ordonnance spécialement motivée dans les huit jours ouvrables précédant l’expiration du délai ci-dessus spécifié. Cependant en aucun cas la détention provisoire de l’inculpé en matière criminelle ne peut excéder 3 ans ».  Ainsi,  les auteurs présumés du charnier des bérets rouges  pourront, au terme de 3 ans de détention, être remis en liberté provisoire.

Une situation qui fait des gorges chaudes au Mali, notamment au sein de l’association des parents et épouses des militaires bérets rouges assassinés des familles qui  ont défilé, pour exiger du ministre de la Justice de fixer la date du procès. « Bientôt nous serons à trois ans de l’arrestation de Sanogo. Des rumeurs sont en train de courir sur le fait qu’après trois ans, c’est-à-dire le 27 novembre prochain, Sanogo sera libre. Nous ne sommes pas de cet avis et nous demandons au ministre de la Justice de rompre le silence et de nous dire à quelle date il va organiser le procès de Sanogo. La justice, c’est le socle de la paix, de la stabilité et du développement du pays », a  affirmé Yacouba Dembélé, secrétaire général de l’association pour qui  les familles des victimes réclament justice avant de faire le deuil de leurs proches disparus.

Toutefois, cette remise en liberté provisoire pourrait être annulée si un juge d’appel  s’y oppose en déclarant que les auteurs présumés  sont détenus pour autres causes. Une plainte a  en effet été déposée contre eux pour enlèvement, séquestration et assassinat dans l’affaire dite de la Mutinerie au cours de laquelle une dizaine de militaires ont été  exécutés par Sanogo et ses complices comme le colonel Youssouf Traoré dont le corps a été retrouvé dans le puits d’une concession d’Amadou Aya Sanogo sise à Kati Malibougou. Cette situation pourrait-elle faire changer la donne ? Bien malin qui saura répondre.

Pour rappel, c’est en décembre 2013 qu’un charnier contenant les corps de 21 bérets rouges avait été découvert à Diago, près de Bamako. Ces militaires, proches de l’ancien président Amadou Toumani Touré, avaient été assassinés après une tentative de contre-coup d’Etat contre les putschistes bérets verts qui venaient de prendre le pouvoir. A leur tête, le capitaine Sanogo avait été inculpé le 27 novembre 2013 pour « complicité d’enlèvement ». Le 22 avril 2014, les charges avaient été requalifiés en « complicité d’assassinats ». En décembre 2015, la Chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako avait tranché officiellement  qu’il y aura un procès qui visera notamment le général Amadou Sanago. Depuis,  c’est l’impasse et les familles attendent toujours une date.

AL CAPPUCCINO

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