Le Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME) à travers l’Observatoire citoyen sur l’accès aux services de santé (OCASS) à présenté son rapport alternatif 2022 sur l’état des lieux de l’accès aux soins de santé pour les maladies prioritaires au Burkina dans l’après-midi du 10 novembre 2023 à son siège à Ouagadougou. De ce rapport alternatif, l’on peut retenir la couverture des 13 régions sanitaires et l’augmentation de la couverture des districts sanitaires qui est passée de 56% à 64% en 2022 en dépit du contexte sécuritaire.
Le rapport alternatif sur l’état des lieux de l’accès aux soins de santé pour les maladies prioritaires au Burkina réalisé par le RAME indique une augmentation de la couverture des districts sanitaires qui est passée de 56% à 64% en 2022 en dépit du contexte sécuritaire. Egalement une amélioration du temps d’attente a été constatée dans les formations sanitaires : en 2021, 63% ont dit avoir attendu plus de 30 minutes (norme OMS) contre 35% en 2022, soit une amélioration de 28 points. 98%des PV VIH rencontrées étaient à jour de leurs examens charge virale car ayant fait le prélèvement au cours de l’année, contre 92,67% en 2021.
Au regard de ces constat les responsables du RAME ont félicité les agents de santé qui font preuve de résilience surtout dans un contexte sécuritaire éprouvant. Cependant selon le RAME, plusieurs cas de dysfonctionnements ont émaillé le parcours des soins des usagers dans les formations sanitaires au cours de l’année 2022. Et ce sont entre autres le niveau de fréquentation des enfants de moins de 5 ans pour la vaccination est passé de 29% en 2021 à 24% en 2022, soit une baisse de cinq points. 11% des accompagnants des enfants et 6% des femmes enceintes rencontrés affirment n’avoir pas reçu gratuitement tous les médicaments et 81%, ce sont des ruptures de médicaments. Aussi le rapport indique que 66% des responsables de formations sanitaires avouent ne pas intégrer les besoins des Agents de santé à base communautaire (ASBC) dans leurs commandes, 3% des ASBC n’ont pas reçu leurs pécules au cours de l’année 2023. Des ruptures de molécules ont aussi été constatées dans 39% des centres de santé visités.
Pour palier ces dysfonctionnement le RAME à travers ses premiers responsables recommande au ministère de la santé ce qui suit : assurer le l’effectivité de la gratuité totale de la charge virale à toutes les structures publiques et conventionnées à tous les niveaux du système de santé; interpeller les formations sanitaires sur les principes d’utilisation des tests de diagnostic rapide et éviter les dépistages systématiques avant les consultations; accroître l’implication des acteurs communautaires dans le suivi et le traitement des malades de tuberculose à travers un système de prise en charge communautaire et instituer des sanctions fortes pour décourager les cas de rackets, de détournement des produits des patients et des ventes parallèles des produits de la gratuité des soins.
Pour rappel, le RAME est une organisation de la société civile qui s’est donné pour mission d’influencer les politiques publiques de santé pour un accès équitable des populations aux soins de santé de qualité. Crée en 2003 le RAME célèbre en cette année 2023 ses 20 ans d’existence.
Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO