Au Gabon, l’opposant Jean Ping n’entend pas se résigner et accepter les résultats de la présidentielle d’août 2016 qui ont donné Ali Bongo Ondimba vainqueur. Lors d’une conférence de presse le 9 novembre, ses avocats ont annoncé avoir fait un nouveau recours auprès de la Cour constitutionnelle pour contester les résultats donnant vainqueur le président sortant.
Ping persiste et signe. Il ne reconnait pas sa défaite car, pour lui, sa victoire lui a été volée par Ali Bongo. Et même si les décisions de la Cour constitutionnelle au Gabon sont inattaquables, c’est justement sur l’article 87 de la loi organique de la Cour que les conseils de Jean Ping fondent leur nouveau recours qui vient remettre en cause une décision prononcée le 19 octobre 2016 par la Cour constitutionnelle. En effet, cet article 87 stipule que le recours est possible “s’il y a eu fraude de l’une des parties de nature à avoir déterminé la conviction de la Cour ; S’il y a eu faux témoignage reconnu par une décision de justice ; Si la décision considérée a été rendue sur des pièces fausses ; Si, depuis la décision, il a été recouvré des pièces décisives détenues par l’adversaire”.
S’agissant de la “fraude”, les avocats sont revenus sur les résultats dans la région du Haut-Ogooué qui avaient cristallisé les tensions pendant le scrutin. Ces résultats concédaient 95 % de voix à Ali Bongo. Seulement, à en croire le collectif d’avocats, les chiffres communiqués par la Cour constitutionnelle sont différents de ceux publiés dans le Journal officiel.
Outre cela, les avocats ont évoqué que les résultats de 21 bureaux de vote de Libreville, favorables à Jean Ping, ont été annulés sur la base de faux procès-verbaux présentés par le candidat déclaré vainqueur qui a dénoncé des surcharges et ratures sur ces documents, favorisant la décision de la Cour de les annuler.
Au regard de tout ce qui précède, la défense de Ping exige une confrontation de ces différents résultats et appelle tout simplement la Cour à invalider la réélection d’Ali Bongo Ondimba.
La Cour constitutionnelle n’a pas encore publiquement réagi mais elle devrait convoquer, ce vendredi, les avocats de Ping pour le début de l’instruction. Elle dispose en outre de quinze jours pour exercer le recours.
Actuburkina