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SEVYS, artiste-chanteur burkinabè : « nous sommes en train d’écrire l’histoire de notre musique en lettres d’or »

Votre média actuburkina a reçu, cette semaine pour vous, l’artiste-chanteur Sevys. Natif de la province du Nahouri, SEVYS poursuit, depuis 2017 (année de sortie de son tout premier single), son petit bonhomme de chemin dans l’univers musical burkinabè. Après la sortie d’un maxi de 4 titres en 2020 et trois autres singles dont deux pour la seule année 2025, le jeune auteur-compositeur vient de mettre sur le marché discographique, son tout premier album intitulé : « Insuffisances » dont la cérémonie de dédicace a eu lieu le 25 juillet dernier. Après avoir observé toutes les étapes, l’album « Insuffisances » se veut celui « de la maturité et de l’assurance », confie l’artiste. Avec sa voix captivante et mélodieuse qui vous emporte dans les profondeurs de la culture Kasséna, SEVYS est tout simplement un talent à l’état pur à suivre de près. Découvrez tout sur l’artiste dans cet entretien réalisé le 28 juillet, dans nos locaux.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs

Je suis Wèmyé Yves Nion à l’état civil, alias Sevys. Je suis un artiste-chanteur, auteur compositeur et par moment, directeur artistique.

A quoi renvoie votre nom d’artiste Sevys ?

 Mon prénom est Yves et quand vous le prenez et le lisez à l’envers, ça donne Sevy et moi pour le rendre plus artistique, j’ai ajouté la lettre S pour que ça ne soit pas Sevy comme sévir mais jusque-là, je n’ai pas réussi à m’échapper parce qu’on dit que même SEVYS correspond toujours à cette douleur qu’on peut exprimer.

Depuis quand faites-vous la musique et à ce jour, combien d’albums avez-vous ?

Ce sera un peu cette même histoire que tous les artistes racontent, du genre j’ai commencé depuis l’enfance … Il faut dire que je suis de l’ethnie Kasséna, donc les Gourounsi de Pô. Et mon père joue à la flûte traditionnelle. Pour ceux qui ne le savent pas, chez nous, la musique est véritablement encrée dans notre culture. Que ce soit pendant la saison des pluies, ou pendant que les gens travaillent dans les champs, ou encore qu’ils soient en train de célébrer des funérailles ou un mariage, la musique est constamment présente. C’est pourquoi certains ont pris cette habitude de nous appeler les Congolais du Burkina. Chez nous, vous trouverez toujours quelqu’un qui sait faire quelque chose en lien avec la musique. Pour ma part, la musique a commencé à partir de ma famille et ensuite j’ai continué dans la chorale depuis que j’étais petit. Et là, j’ai décidé de me lancer professionnellement, ce depuis quelques années.

Pour ce qui est de la discographie, il faut dire qu’en 2017, j’ai sorti mon premier single « An So mou » (langue Kasséna) qui veut dire « C’est toi que j’aime » en français. En 2020, j’ai sorti un maxi de 4 titres intitulé « Flam’our ». Il y a eu ensuite 3 autres singles dont « Sabou » en 2022, « Médicament » et « O’Din » en 2025.

Votre tout premier album a été dédicacé le 25 juillet dernier. Cet album totalise combien de titres et quels sont les thèmes qui y sont abordés ?

L’album intitulé « Insuffisances », est composé de 12 titres et j’aborde des thématiques telles que la solidarité. Nous savons que nous vivons dans une période assez délicate et la solidarité se présente comme une clé ou du moins, un moyen pour solutionner la situation. J’aborde aussi la question de l’humain. On est beaucoup influencé par tout ce que nous voyons actuellement au point de perdre notre humanité, donc j’invite tout le monde à rester humain. Je parle aussi de l’amour parce que même le plus brutal ou le plus sauvage des hommes, sait aimer. Raison pour laquelle je parle d’amour pour toucher les cœurs. En gros, je parle de la société, de tout ce qu’on peut vivre.

Pourquoi le titre « Insuffisances » ?

C’est justement la suite logique de la question précédente à savoir les thématiques que j’aborde. Comme vous le savez, l’artiste est celui qui  dépeint sa société et cette société m’a donné de voir qu’elle renferme beaucoup d’insuffisances, sur les plan humain, relationnel, social, etc. Bref, il y a tellement d’insuffisances qu’il faut soulever des questions et inviter les uns et les autres à accepter cette réalité. Il faut savoir que sur le plan personnel, nous avons des insuffisances qui peuvent être physiques, spirituelles et morales. On manque toujours de quelque chose et, à travers l’art, je veux que chacun trouve la satisfaction de ses insuffisances.

Dans quelle langue sont chantées les titres ?

Les chansons sont chantées à 80% en Kasséna, ma langue maternelle. Il n’y a que 2 chansons en français et la 3e est un mélange français- kasséna.

N’avez-vous pas peur de limiter votre champ d’écoute ?

 Non, je n’ai pas peur parce que déjà, l’art, à la base parle à l’émotion. Il ne parle pas à la langue, ni à l’ethnie. C’est d’abord une question d’émotions et d’énergie. Il s’agit de savoir si je transmets la bonne énergie à travers ce que je dis dans mes chansons, peu importe la langue utilisée. Je dis cela parce que 80% ou plus de ceux qui écoutent mes chansons ne comprennent pas le kasséna mais ils aiment bien ce que je fais. La preuve, je suis dans vos locaux par le biais d’un des vôtres qui ne comprend pas kasséna, mais qui a aimé mes chansons et a bien voulu que je sois votre invité.

Dans quel genre musical évoluez-vous ?

J’ai fait du slam pendant un moment mais j’ai ensuite fait un revirement vers le chant où je m’inspire essentiellement des rythmes afro. Je fais de la variété, de l’Afro zouk, de la Pop, un peu de RAP et de la musique d’inspiration traditionnelle.

 

L’artiste-chanteur, auteur compositeur, SEVYS

Quelle sera la suite après la dédicace de votre album sorti le 25 juillet dernier ?

La suite, c’est espérer que mon album « Insuffisances » me permette de combler mes insuffisances qui sont essentiellement le manque de scènes, de visibilité sans oublier le manque de moyens. Dans cet album, j’évoque aussi la question de l’argent sans lequel vous ne pourrez pas faire grand-chose aujourd’hui. J’espère donc que cet album me permettra de combler toutes ces insuffisances et d’écumer les scènes et, les plateaux. Et on verra par la suite s’il faut organiser un concert.

Des projets en vue, des tournées au plan national ?

Oui, des tournées nous en avons. Il faut dire que nous avons d’ailleurs commencé une tournée en fin juin. Le 28 juin, nous étions à Houndé, nous avons fait 3 localités. Nous avons observé une pause pour la dédicace de l’album et tout juste après, nous allons reprendre la tournée et au fur et à mesure, nous informerons l’opinion publique sur les localités que nous aurons à visiter.

Qu’en est-il de la promotion médiatique de l’album ?

Elle a déjà commencé avec votre média, Actuburkina.net, et au cours de la semaine, nous aurons à faire 2 à 3 émissions pour permettre aux téléspectateurs et aux auditeurs d’écouter l’album et de découvrir plus amplement l’artiste que je suis.

Vous êtes dans le milieu depuis maintenant quelques années. Quel bilan faites-vous de votre parcours ?

Il faut dire qu’à ce jour, je suis fier de mon parcours parce que j’ai fait quand même du chemin et quand je regarde ce que je faisais au début et ce que je fais maintenant, je suis fier de l’évolution. Pour ce qui est de l’album, il faut dire que j’ai mis 5 ans pratiquement à le penser, le réfléchir, le concevoir et le créer.  Cela a été un processus qui est arrivé à son terme le 25 juillet dernier. C’est un nouveau processus qui commence et je suis fier parce que je n’ai pas sauté les étapes ; j’ai pris mon temps, j’ai observé, analysé le terrain avant de me lancer. C’est donc dire qu’il y a de la maturité, beaucoup d’assurance et c’est cette assurance que je présente au public pour gagner son respect et aussi son amour parce que l’amour ne s’achète pas. Comme je l’ai dit plus haut, la musique est une question d’énergie et il faut que la bonne énergie passe.

 Quel est le message que vous avez à adresser aux mélomanes burkinabè après la sortie de votre album ?

 

Propos retranscrits par Ingrid BONKOUNGOU (Stagiaire)

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