Ceci est une déclaration de l’Alliance des démocrates révolutionnaires à l’occasion du 15 octobre 2020 qui marque le 33e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. L’ADR appelle à la poursuite de la lutte en faveur des masses populaires. Lisez !
Peuple du Burkina Faso
Militantes et militants de l’Alliance des démocrates révolutionnaires
Chers camarades
Il y a trente-trois ans,
jour pour jour en ce 15 octobre 2020, que l’aile réactionnaire du Conseil national de la révolution (CNR) franchissait le rubicond, en donnant une issue sanglante à la contradiction interne d’alors, pourtant élémentaire comme principe de tout organe révolutionnaire. Elle mettait ainsi fin à la Révolution démocratique et populaire (RDP), tout en instaurant une tyrannie qui allait faire plus tard le lit de la corruption, de la gabegie, du népotisme et de tous les maux sociaux consécutifs combattus et corrigés pendant la révolution. L’espoir de tout un peuple, ou plutôt de tout un continent, venait d’être enrayé. En ce jour de souvenir pour les martyrs, dont la foi révolutionnaire, le courage, l’engagement aux côtés du peuple burkinabè, ont permis de faire un bon qualitatif en matière de statistiques dans notre pays, nous vous invitons à reprendre courage et à vous battre toujours pour la restauration de l’esprit de Thomas Sankara. Le combat qu’il a mené en valait la peine et aujourd’hui encore, nos masses populaires ont besoin de cette ferveur révolutionnaire pour pouvoir amorcer le véritable développement qui demeure un rêve partagé.
Peuple du Burkina
Militantes et militants de l’ADR
Chers camarades
C’est ici l’occasion pour le Présidium suprême de la révolution (PSR) de rappeler, que même si pour beaucoup de politiciens le mensonge est une valeur, nous, nous affirmons que toute victoire des révolutionnaires est difficile à obtenir justement à cause de ce qu’ils rejettent avec force le mensonge. C’est pourquoi, il nous faut recadrer les choses en démentant formellement les propos du genre « depuis les indépendances de notre pays, aucun régime n’a pu réaliser ce que le MPP a fait en 5 ans ». Il faut même relever que les acteurs de l’actuel régime sont comptables au même titre que ceux qu’ils ont accompagnés vingt-sept ans durant, et que s’ils se permettent, toute honte bue, de renier aujourd’hui cette réalité, il y a lieu de se méfier davantage d’eux et mieux, de rejeter toutes leurs promesses. Sur ce point, insistons pour dire que même les enfants qui n’ont pas vécu la révolution, en connaissent néanmoins les œuvres et apprécient bien les actes posés à cette époque, a fortiori ceux qui en ont été témoins oculaires. Une telle musique donc ne peut faire danser que ceux qui sont du même acabit que ceux qui en ont composé les airs. Remettons donc les choses à l’endroit, en relevant que ce que Sankara et son peuple ont réalisé en quatre (4) années de révolution, personne n’a pu le faire jusqu’à présent dans notre pays.
Camarades
Si par les témoignages directs ou indirects, la révolution a laissé de bonnes impressions à la jeunesse, il est évident que le peuple se tiendra prêt pour la restauration d’une telle aventure populaire. Et pour nous, il ne s’agit point de produire des discours pompeusement révolutionnaires, mais de ressusciter l’esprit de l’homme-orchestre de cette révolution tant enviée et souhaitée de l’extérieur. Si nul n’est prophète chez soi, il reste à vérifier que les valeurs défendues par le prophète transcendent le temps et l’espace. Il faut donc agir et laisser apprécier, et c’est ce que Thomas Sankara a pu faire. Du reste, il avait dit, pour ce qui le concerne que : « Je souhaite que l’on garde de moi l’image d’un homme qui a mené une vie utile pour tous ». Mieux, même mort, il est plus populaire que ses bourreaux et demeure une référence et un modèle au-delà du Burkina. Où est donc la victoire de la mort à lui donnée par les traîtres ?
Peuple du Burkina
Militantes et militants de l’ADR
Camarades
L’environnement politique actuel n’est toujours pas favorable à la restauration des valeurs portées et défendues par Sankara, à cause de ceux qui feignent d’être ses adeptes alors qu’ils sont des loups qui sont revêtus de peau d’agneaux. Toutefois, nous ne devons pas baisser la garde, car une masse critique se forme inéluctablement et va triompher quel que soit le temps dans l’intérêt de notre peuple. Après que des individus ont fait du nom de Thomas Sankara un fonds de commerce, après que les masques sont totalement tombés, le moment est venu de réhabiliter cette légende de l’histoire contemporaine, et de redonner à notre pays l’image qu’il avait forgée de sa patrie. Les milliers de Sankara nés après le lâche assassinat de ce dernier comme il l’avait prophétisé sont là, et ils doivent s’organiser parce que les anti-Sankara ont pris le dessus depuis un certain temps, et ils sont comme leurs maîtres, c’est-à-dire impitoyables. La preuve, aucun n’a parlé de réconciliation après le carnage du 15 octobre 1987 et encore moins après celui du 27 octobre 1987 à Koudougou. Donc, si l’on parle de réconciliation aujourd’hui après la chute et la fuite d’un sanguinaire, tout en ignorant royalement celui qui a fait rayonner le nom de notre pays, il s’agit simplement d’une démarche de politiciens peu crédibles aux intérêts égoïstes bien affirmés. Dans tous les cas, des révolutionnaires ne veulent pas de ce type de réconciliation.
Peuple du Burkina
Militantes et militants de l’ADR
Chers camarades
Porter le rêve de tout un peuple est une charge noble mais fastidieux parce qu’il y a beaucoup d’embûches. Vous aurez contre vous, ceux qui exploitent le peuple et qui ont accumulé des richesses mal acquises dont ils se servent pour atteindre leur objectif, et vous avez les indifférents qui peuvent facilement basculer dans le camp des premiers à cause de l’argent qu’ils convoitent pour « la belle vie ». C’est pourquoi nous devons mener la lutte avec conviction et courage pour redresser le cours de l’histoire dans l’intérêt des masses populaires. Ce sera pour la Patrie, sinon nous mourrons !
Ouagadougou, 15 octobre 2020
ADR=Intégrité-Détermination-Victoire
Pour le Présidium suprême de la révolution
Le premier membre, SENI Boucolou