Idriss Déby Itno, 64 ans, dont 26 ans aux commandes du Tchad a été investi candidat de son parti, le 9 février 2016, lors du 7e congrès du Mouvement patriotique du Salut (MPS), parti qu’il a lui-même créé. Ce n’est pas une surprise. Il fallait s’y attendre. Si ce n’est lui, il ne saurait y avoir d’autres candidats. Tout simplement parce qu’avec le record de longévité au pouvoir qu’il détient, il a beaucoup d’arguments pour continuer à s’accrocher au pouvoir. Qui va l’empêcher de briguer un énième mandat ? En tout cas, ce ne sont pas les opposants qui pourront l’inquiéter, encore moins la France qui a une dette morale envers Déby. En effet, Idriss Déby s’est beaucoup investi dans la lutte contre le terrorisme au Mali, si fait que la France sera certainement embarrassée de demander à un tel homme de débarrasser le plancher.
Oui au progrès économique, oui à la sécurité, mais la démocratie d’abord
C’est dire que le boulevard est ouvert sauf si dame nature décide autrement. Idriss Déby pour toujours, est-on tenté de dire. Certes, d’aucuns diront que le bilan des nombreux mandats de Idriss Déby Itno milite en sa faveur d’autant plus qu’il a réussi à stabiliser le Tchad. Mais ils oublient que les Tchadiens ne vivent pas uniquement que de pain, mais ils aspirent aussi à plus de liberté. Et si tel était le cas, Mouammar Kadhafi serait resté toujours aux commandes de la Libye où l’éducation et la santé étaient gratuites. Oui au progrès économique, oui à la sécurité, mais la démocratie d’abord. Décidément, Déby est comme tous les autres dictateurs africains qui, aveuglés par le pouvoir, ne s’imaginent pas une autre vie en dehors du pouvoir et de ce fait, n’hésitent pas à tripatouiller la loi fondamentale de leurs pays respectifs.
Françoise DEMBELE