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ATTAQUES TERRORISTES AU MALI: l’état d’urgence comme solution ?

Un deuil national de 3 jours a été décrété au Mali, suite à l’attaque de la base militaire de Nampala, la plus importante de la région, après celle de Ségou. Une attaque au cours de laquelle 17 soldats maliens ont passé l’arme à gauche.  Et cela aurait pu être pire. En effet, selon des témoins, les assaillants s’en sont pris à la base militaire par 2 fois, sans être inquiétés.  Pendant plusieurs heures, ils étaient les seuls maîtres de la base militaire. La preuve, si besoin en est, de l’extrême perméabilité du système sécuritaire malien. D’autant que les mouvements suspects de ces assaillants, avaient été signalés 48h avant l’attaque. Il est dès lors difficile de comprendre que des mesures idoines pour prévenir cette tuerie, n’aient pas été prises par le commandement.

C’est bien connu, le Mali a mal à son armée. Et les groupes armés profitent de cette faille pour frapper fort ; en témoigne la double revendication de l’attaque de Nampala. L’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ)  et le groupe djihadiste malien Ansar Dine, revendiquent tous cette attaque meurtrière.

On attend de voir les résultats sur le terrain

C’est dire si l’armée malienne doit revoir sa copie. Car, le système sécuritaire présente de nombreuses failles et Bamako a intérêt à colmater les brèches.

En tout cas, l’état d’urgence a de nouveau été instauré au pays de Soundjata Keïta pour une période de 10 jours. Ce,  pour permettre au gouvernement malien « d’engager de rapides procédures sur tout le territoire national afin d’assurer la sécurité des biens et des personnes ». Est-ce la solution-miracle ? Cette décision permettra-t-elle d’éteindre les foyers de tension qui essaiment le Mali ? Rien n’est moins sûr, d’autant qu’on a affaire à une guerre asymétrique. Depuis des lustres, des ingénieurs du mal apparaissent,  le temps de semer la désolation sur le territoire malien, avant de disparaître dans la nature.

Par ailleurs, cette décision du gouvernement malien intervient au moment où la France, durement touchée par les attaques terroristes du 14 juillet dernier, a aussi instauré l’état d’urgence pour une période de 6 mois. Certes, comparaison n’est pas raison. Mais l’on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre le pays de IBK et son ancienne puissance colonisatrice. Au regard des moyens dont dispose la France qui a eu besoin d’une prorogation de six mois, de son état d’urgence, on peut légitimement se demander si l’instauration d’un état d’urgence de seulement 10 jours au Mali, permettra de mettre fin aux sempiternelles attaques meurtrières dans le pays. En tout cas, on attend de voir les résultats sur le terrain. Mais on peut comprendre la possible crainte du président IBK, de voir les investisseurs plier bagages, en cas d’état d’urgence trop long.

 

Thierry Sami SOU

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