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ABRAHAM BADOLO A PROPOS DES 3E MANDATS DE ADO ET ALPHA CONDE : « la CEDEAO doit éviter l’hécatombe en gestation »

L’Alliance pour la défense de la patrie (ADP) a organisé une conférence publique le  17 octobre 2020 à Ouagadougou. Une conférence qui a réuni des élèves et étudiants des universités publiques et privées du Burkina autour de la question de la démocratie et des  3e mandats dans l’espace CEDEAO, notamment  les cas de la Côte d’Ivoire et de la Guinée.

« Démocratie dans l’espace CEDEAO, source de paix ou de crise : cas de la Côte d’Ivoire et de la Guinée ». C’est sous ce thème que s’est tenue la conférence publique de l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP). Un thème qui trouve sa pertinence au regard de l’actualité politique de les  deux pays que sont la Côte d’Ivoire et la Guinée. Selon Abraham Badolo, président de l’ADP, depuis plusieurs mois, la Côte d’Ivoire de Alassane Dramane Ouattara (ADO) et la Guinée d’Alpha Condé, font l’objet de débats houleux sur la problématique du 3e mandat. Une situation qui a des conséquences vu que les différents protagonistes se sont déportés dans les rues avec pour corollaire les exacerbations des violences, la remise en cause des droits humains, la détérioration du tissu social, la fragilisation du tissu économique, les morts, etc. A en croire M. Badolo, le spectre du chaos plane sur ces deux pays. Et Abraham Badolo d’indiquer que la tendance générale en Afrique est à la limitation des mandats parce que  tel est le souhait des peuples. Mieux, a-t-il relevé,  la limitation des mandats participe à la stabilité des institutions et à la consolidation de la démocratie. « Comment ces deux anciens opposants historiques (NDLR : ADO et Alpha Condé) sur lesquels se fondaient beaucoup d’espoir à leur accession à la magistrature suprême, ont pu se muer progressivement en des pourfendeurs de la démocratie et pire, en inscrivant leur pays dans l’œil du cyclone ? », s’est-il interrogé avant de rappeler l’urgence pour la communauté internationale, notamment l’Union africaine et la CEDEAO à intervenir sur les terrains ivoiriens et guinéens afin d’éviter l’hécatombe en gestation.

Selon le conférencier et analyste politique, Siaka Coulibaly, la démocratie est sous menace et par la même occasion, cela entraîne une menace sur la sécurité qui existe déjà, mais elle peut s’aggraver si les questions politiques telle que la démocratie ne sont pas résolues. Cette conférence avait donc  pour but d’œuvrer à la conscientisation de la jeunesse africaine sur les questions politiques qui sont celles par lesquelles arrivent tous les conflits. Pour lui, elle permettra de savoir quel est le type de démocratie dont les Africains ont besoin ainsi que les mécanismes à mettre en place pour la consolider et surtout veiller à ce que les principes démocratiques que les pays se donnent soient préservés. Pour Siaka Coulibaly, le changement générationnel est déjà bien présent en Afrique et la question de l’affirmation politique des jeunes ne se pose plus. Pour lui, il faut plutôt se demander si elle est prête d’où l’intérêt de la tenue de cette conférence publique qui vise certainement à contribuer à améliorer la capacité de la jeunesse à assumer son rôle historique et politique.

Sur la question de la limitation des mandats, le conférencier a indiqué que même les juristes les plus éminents restent souvent sur des positions controversées quant à l’interprétation aux règles de limitation des mandats présidentiels. Pour certains d’eux, une fois la Constitution révisée, elle ouvre une nouvelle période juridique dans laquelle elle prend force et par conséquent, la rétroactivité ne peut plus agir. D’autres par contre estiment que cette règle en particulier ne connait pas de limite et qu’une fois qu’elle est instaurée, elle s’applique ad vitam œternam, c’est-à-dire à toutes les périodes. « Une fois qu’il n’y a pas une unanimité du point de vue de la légalité, cela déborde sur l’aspect politique et on assiste aux joutes autour de cette question », a-t-il déploré.

Didèdoua F. ZINGUE

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