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VILLE MORTE CONTRE LES CASQUES BLEUS EN RCA : A qui profiterait le départ de la Minusca ?

 

 

La société civile centrafricaine a appelé la population à observer, hier, 24 octobre 2016, une journée ville morte. Ce, pour exiger le retrait de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Et pour cause : la société civile estime que la force onusienne a doublement failli à sa mission qui est de protéger les populations civiles et de réduire la présence des groupes armés dans le pays. Un argument qui paraît spécieux, au regard du contexte centrafricain. En effet, faut-il le rappeler, c’est de peur d’un conflit génocidaire, que la Communauté internationale avait voté une résolution d’envoi de Casques bleus sur les rives de l’Oubangui-Chari, en décembre 2013. Car, les accrochages entre les anti-Balaka et les ex-Seleka étaient récurrents. Tout portait à croire que la situation allait empirer. Ainsi, de la démission du président Michel Djotodia en 2014 à l’élection démocratique de Faustin-Archange Touadéra en 2016, en passant par la Transition dirigée par Catherine Samba-Panza, c’est la présence des Casques bleus qui a évité à la Centrafrique l’embrasement. Et le pays n’est pas encore sorti de l’auberge.

Chasser les Casques bleus de la Centrafrique, reviendrait à donner quitus aux milices

Pour preuve, des dizaines de personnes ont récemment perdu la vie dans des violences provoquées par des ex-Séléka. Les démons de la guerre civile sont toujours à l’affût, prêts à resurgir à la moindre occasion. Et ce ne sont pas les populations qui diront le contraire ; elles qui ne savent plus désormais à quel groupe armé se vouer. Alors, dans cette insécurité ambiante, comment comprendre que des voix s’élèvent pour demander le départ des Casques bleus ? Et à qui pourrait profiter le départ de la Minusca ? La question mérite d’être posée, d’autant que le désarmement des milices n’est pas encore effectif.  C’est dire que chasser les Casques bleus de la Centrafrique, reviendrait à donner quitus aux milices pour massacrer le peuple. A quel jeu joue donc la société civile centrafricaine ? Est-elle instrumentalisée par des forces obscures ? Car, elle donne là l’impression de vouloir prolonger les souffrances du peuple centrafricain et de replonger la RCA dans le gouffre. D’où la colère noire du gouvernement de Faustin-Archange Touadéra. C’est donc à juste titre qu’il a demandé aux Centrafricains de boycotter l’appel à la journée ville morte.

Thierry Sami SOU

 

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