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Santé : l’OMS lance une nouvelle offensive pour lutter contre l’alcool, le tabac et le sucre d’ici 2035

Depuis deux décennies, l’alcool, les boissons sucrées et le tabac sont à l’origine du développement des maladies non transmissibles dans le monde. Face à cette tendance qui a un coût économique et humain, la fiscalité comportementale est perçue comme une solution.

« Une initiative de grande ampleur ». C’est ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie sa nouvelle stratégie pour faire reculer la consommation d’alcool, de tabac et de boissons sucrées, lancée le 2 juillet dernier en marge de la 4e Conférence sur le financement du développement qui se tenait à Séville du 30 juin au 3 juillet.

Baptisée « 3 d’ici 2035 », l’offensive vise à inciter les pays à augmenter de 50 % les prix réels de ces trois produits à l’horizon 2035 afin de limiter le fardeau financier et humain lié aux problèmes chroniques de santé publique.

D’après l’organisme onusien, un chiffre résume la gravité de la situation : plus de 75 % des décès dans le monde découlent des maladies non transmissibles (MNT) qui sont alimentées par la consommation de tabac, d’alcool et de boissons sucrées.

 

« Objectif ambitieux mais réalisable »

En poussant les gouvernements du monde à instaurer des droits d’accise sur le tabac, l’alcool et les boissons sucrées ou à les augmenter dans le cas où ceux-ci sont déjà en place, l’OMS entend mobiliser 1000 milliards $ sur la prochaine décennie.

Ces recettes fiscales collectées devraient permettre de financer « des programmes essentiels de santé et de développement, y compris la couverture sanitaire universelle ».

Si cet objectif est ambitieux, l’organisation estime néanmoins qu’il est réalisable.

« Entre 2012 et 2022, près de 140 pays ont augmenté les taxes sur le tabac, ce qui a entraîné une hausse des prix réels de plus de 50 % en moyenne. Un changement à grande échelle est donc possible », assure-t-elle.

« Les taxes sur les produits nocifs pour la santé sont l’un des outils les plus efficaces dont nous disposons. Elles permettent de réduire la consommation de produits nocifs et d’obtenir des recettes que les pouvoirs publics peuvent réinvestir dans les soins de santé, l’éducation et la protection sociale. Il est temps d’agir », ajoute Jeremy Farrar, sous-directeur général de l’OMS chargé de la promotion de la santé, de la prévention et de la lutte contre les maladies.

Plus globalement, selon l’agence sanitaire des Nations Unies, une augmentation unique de 50 % du prix de ces produits pourrait éviter 50 millions de décès prématurés au cours des 50 prochaines années.

Parallèlement à son plaidoyer pour une hausse des taxes, l’OMS a appelé « les pays, la société civile et les partenaires de développement à soutenir l’initiative et à s’engager en faveur d’une fiscalité plus judicieuse et plus équitable qui soit favorable à la santé et qui permette d’atteindre plus vite les objectifs de développement durable »

Un débat loin d’être tranché

Si l’OMS renouvelle son soutien affirmé depuis plusieurs décennies en faveur du changement des comportements des consommateurs via la fiscalité, cette dernière initiative ne devrait pas manquer d’attiser le débat sur cette question.

Comme l’agence sanitaire onusienne qui cite des rapports, les détracteurs de cette mesure invoquent également des études montrant que ces mesures ne permettent pas de réduire l’obésité ou le tabagisme même si elles peuvent à court terme diminuer le volume des ventes.

« Il est profondément préoccupant que l’OMS continue d’ignorer plus de dix ans de preuves démontrant que la taxation des boissons sucrées n’a jamais permis d’améliorer la santé publique ni de réduire l’obésité dans aucun pays », confie ainsi à Reuters, Kate Loatman, directrice exécutive du Conseil international des associations de boissons.

Sur un plan beaucoup plus nuancé, plusieurs études indiquent qu’en plus de la fiscalité, il importe d’informer sur les risques liés à l’alcool ou au tabac dans le cadre de politiques de prévention pour agir sur les comportements et limiter la consommation finale des produits.

Agencecofin

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