Le Burkina a réalisé, le 29 juillet 2025, la toute première transplantation rénale de son histoire, au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo. Cette avancée majeure dans le système sanitaire burkinabè a été rendue possible grâce à la collaboration entre les équipes médicales burkinabè et turque. L’annonce a été faire au cours d’une conférence de presse animée ce 30 juillet 2025, par le ministre de la Santé, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, en présence des deux équipes médicales turques et de l’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Türkiye au Burkina Faso, Feriba Hokkacı Esirgen.
C’est un ministre de la Santé, visiblement très ému et heureux, qui a annoncé la bonne nouvelle en ces termes : « c’est avec une immense fierté et une grande émotion que nous vous annonçons aujourd’hui, solennellement, une avancée historique pour notre pays, avec la réussite de la toute première transplantation rénale au Burkina Faso ». A l’en croire, cette intervention a eu lieu le 29 juillet 2025, au CHU Tengandogo grâce à l’étroite collaboration entre les équipes médicales burkinabè et turques qui ont conduit l’opération avec succès. « C’est un moment historique pour notre système de santé dans notre quête de souveraineté sanitaire », a déclaré le ministre Kargougou qui a fait une mention spéciale au président du Faso, pour avoir instruit son département à opérationnaliser la loi 038 et permis d’avoir les ressources nécessaires pour parvenir à ce résultat. Il ressort que le processus a démarré depuis 2024, par la sélection de 12 patients et 25 donneurs. Un couple dont une receveuse de 43 ans et une donneuse de 43 ans également répondant aux critères cliniques, a été retenu pour la transplantation. « L’intervention s’est bien passée et les suites post-opératoires sont favorables pour la donneuse de même que pour la receveuse », a confié Dr Boureima Ouédraogo, urologue au CHU de Tengandogo pour qui cette prouesse offre un espoir pour tous les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique au stade terminal.
A combien s’élève le coût de la transplantation ? « Les autorités ont mis tous les moyens. Le donneur et le receveur sont entièrement pris en charge gratuitement et toute leur vie. Et c’est grâce à cela que nous avons pu avoir ce premier couple et nous espérons avoir les 9 autres dans les meilleurs délais, cela en compagnie de nos collègues turcs », a rassuré Pr Gérard Coulibaly, néphrologue et coordonnateur du programme national chargé de la transplantation. En tout état de cause, il s’agit de faire du Burkina, un leader dans la transplantation, dans la région.
« J’espère que la transplantation rénale que nous avons réalisée ne sera que le départ d’un programme de transplantation d’organes, de transplantation rénale réussie au Burkina. En tant que médecin turc de ce programme de transplantation d’organes, nous apporterons tout le soutien nécessaire », a dit Pr Dr özgür Merhametsiz de la délégation turque.
Tout en magnifiant l’excellente coopération entre le Burkina et la Turquie, le ministre de la Santé a salué cet exemple de coopération sanitaire qui doit se renforcer.
Colette DRABO
