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RETRAIT ANNONCE  DE LA GAMBIE DE LA CPI : A qui le tour ?

 

Dans une déclaration à la Télévision nationale, le 25 octobre dernier, le ministre de l’Information  gambien, Sheriff Bojang, a annoncé le retrait de son pays, de la Cour pénale internationale (CPI),  emboîtant ainsi le pas au Burundi et à l’Afrique du Sud qui ont récemment annoncé  leur retrait. Faut-il s’étonner de cette décision ? Assurément, non ! Car le président gambien,  Yahya Jammeh, est habitué  aux frasques et aux revirements  spectaculaires ; lui qui, il n’y a pas si  longtemps,  déclarait ceci dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique,  à propos de cette même CPI et de sa procureure Fatou Bensouda : « Son job est difficile et contrairement à ce que j’entends, la CPI ne vise pas spécialement l’Afrique. Les leaders africains râlent aujourd’hui. Mais pourquoi ont-ils signé  le traité  ratifiant la CPI en sachant qu’ils pouvaient en être victimes ? Que ceux qui veulent quitter la CPI s’en aillent, mais si les pays africains étaient moins faibles et plus unis, nous pourrions peser au sein de la Cour  », avait-il souligné. Aujourd’hui, le discours semble avoir radicalement  changé  envers cette institution qui est  pourtant  dirigée par une Gambienne qui fut par ailleurs son ancien ministre de la Justice.

Jammeh veut se mettre à l’abri  d’éventuelles  poursuites

En tout cas, cette décision qui intervient après les annonces  de retrait de l’Afrique du Sud et du Burundi, peut être perçue comme un revers personnel pour  la procureure de la CPI,  Fatou Bensouda. En effet, comment peut-on continuer d’être à l’aise à la tête d’une juridiction destinée à punir les crimes les plus graves  contre le droit humanitaire international, quand son pays qui est dirigé par un satrape  qui demeure imperturbable face aux ONG locales et la Communauté internationale qui l’accusent de violations  constantes des droits de l’Homme, annonce son départ de la CPI ?   En tous les cas, cette volte-face du président gambien a une seule explication : Yahya Jammeh veut se mettre à l’abri  d’éventuelles  poursuites, au regard des exactions qu’il a fait subir à son peuple. Qu’on n’aille pas dire que ce satrape fait partie des héros qui essaient de perpétuer le combat anti-colonialiste des pères fondateurs des nations africaines. Pures balivernes ! Après ce coup de sang de Jammeh, c’est le peuple gambien qui poursuit sa descente aux enfers ; lui qui, plus de vingt ans durant, est sous la férule d’un dictateur hors pair et qui voit davantage l’horizon s’assombrir. Cela dit, après l’annonce du retrait du Burundi, de l’Afrique du Sud et maintenant de la Gambie, à qui le tour demain ?

Seydou TRAORE

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