S’achemine-t-on vers la fin de la crise en République démocratique du Congo (RDC), et partant dans les Grands Lacs ? C’est fort probable. En effet, alors que la diplomatie au plan international, s’active et donne des lueurs d’espoir avec la signature annoncée, le 27 juin prochain, aux Etats-unis, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, au plan interne, les lignes bougent également. A preuve, le 21 juin dernier, les représentants des évêques catholiques et des pasteurs protestants du pays sont allés remettre leur rapport de mission au chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi. Ce rapport, faut-il le relever, s’inscrit dans le cadre de leur projet de Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands-Lacs. Il est le fruit de trois mois de consultations tous azimuts parce qu’ayant pris en compte les aspirations profondes de tous les acteurs, tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, sans oublier les groupes rebelles. Cette démarche inclusive des Eglises est à saluer en ce sens qu’aucun acteur majeur n’a été mis de côté ; toute chose qui donne à espérer. Car, déchirée depuis des années par une crise qui n’en finit pas, la RDC a besoin de retrouver la paix.
On espère que Tshisekedi ne balayera pas du revers de la main, le projet de Pacte social
Et pour ce faire, les fils et filles du pays doivent accepter de s’asseoir autour d’une même table, se parler sincèrement afin de trouver les mécanismes endogènes pour un retour de la paix dans le pays. A présent que le rapport a été remis au chef de l’Etat, que va-t-il en faire ? Quelle suite va-t-il en donner ? Va-t-il le ranger dans les terroirs ? Ou va-t-il appliquer le schéma proposé par les religieux pour une sortie de crise ? Il est vrai que l’on ignore, pour l’instant, le contenu de ce rapport, mais ce dont on est certain, c’est qu’il a été produit par des religieux dont l’attachement à la paix ne souffre d’aucun doute. Ces derniers, à toute épreuve, ont toujours joué leur partition, chaque fois que le pays a eu besoin d’eux. Ils jouissent d’une certaine crédibilité aux yeux de l’opinion.
Cela dit, on espère que le président Tshisekedi ne balayera pas du revers de la main, ce rapport. Il y va d’ailleurs de son intérêt, d’accorder une oreille attentive et une suite favorable à ce rapport d’autant plus que lui-même est acculé, aussi bien par les partis politiques que les groupes armés. Les Congolais ont assez souffert le martyre et il est grand temps qu’ils retrouvent enfin le sourire. C’est pourquoi, chaque acteur doit jouer sa partition, à commencer par le chef de l’Etat himself. La balle est donc dans son camp. A lui de donner le ton de la marche à suivre pour le bien de tous les Congolais et celui des Grands Lacs.
Colette DRABO