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Reine Akoandambou, artiste-musicienne : « je suis une artiste de la tête aux pieds »

Marie Reine Akoandambou alias Reine Akoandambou est une artiste-musicienne burkinabè bien connue des mélomanes. Celle-là même qui s’est révélée au public il y a plus d’une dizaine d’années, totalise, à ce jour, 4 albums dont le dernier, « Bénédictions », sorti en 2021. Lors d’une interview réalisée le 4 mars dernier, dans son restaurant le Koupadjana, au quartier Dassasgho de Ouagadougou, elle confiait avoir « mis quelque chose dans la casserole qui est sur le feu en train de mijoter », un plat qui sera servi au cours de cette année 2024. Bref, découvrez, dans les lignes qui suivent, cette artiste à part entière car dit-elle, « je suis une artiste de la tête aux pieds car je touche à tout ».

Que devient Reine Akoandambou ?

Je reste la Reine (rires). Pour ce qui est de la scène musicale, quelqu’un avait dit que c’est quand il y a la paix et que les gens ont bien mangé, qu’il y a le djandjoba. En effet, les gens pensent que la musique c’est juste de la distraction alors qu’à n’importe quel moment de la vie, on a besoin de la musique pour véhiculer des messages. A l’étape actuelle, on a besoin surtout des messages de paix à travers la musique. Si je n’ai pas sorti de nouvelle chanson en lien avec la paix, c’est parce que j’ai au moins déjà deux chansons qui en parlent sans oublier que j’ai fait des collaborations avec des artistes dans lesquelles nous avons chanté la paix. Ceci pour dire que n’ai pas quitté la scène musicale sauf que nous sommes dans une situation qui a considérablement réduit les scènes. Néanmoins, quand on me fait appel, je réponds présente et quand j’ai l’occasion, j’organise ce que je peux faire pour apporter ma touche au développement du pays.

Après plus d’une dizaine d’années dans la musique, êtes-vous satisfaite de votre parcours ?

Le bilan est positif. Quand je sors et que les gens me disent bonjour la Reine ou quand je croise quelqu’un qui fredonne l’une de mes chansons, cela est un réel motif de satisfaction, sans compter les évènements lors desquels on me fait appel pour prester. Tout cela réunit fait un sentiment de satisfaction et moi je ne cesserai de traduire ma reconnaissance à l’endroit les mélomanes, surtout aux autorités qui m’ont fait savoir que j’ai imprimé ma marque au dans la culture burkinabè en général. Cela signifie beaucoup pour moi. Il est dit que l’artiste est un porte-parole donc moi je ne peux que dresser un bilan satisfaisant.

Votre dernier album est sorti en 2021, cela fait donc 3 ans. A quand le prochain album ?

Depuis que j’ai commencé ma carrière musicale, tous les 3 ans, je sors un album. Si cette année on n’a pas encore entendu la Reine, c’est qu’elle a mis quelque chose dans la casserole qui est sur le feu en train de mijoter.

Parlant justement de votre dernier album « Bénédictions », comment s’est-il comporté sur le marché discographique ?

C’est un album qui a affronté la situation difficile du pays mais, néanmoins, comme c’était un album je dirai de maturité, dans lequel j’ai fait encore plus de recherches avec une grande partie enregistrée au Ghana, et organisé deux dédicaces dont la première chez moi à Pô et la 2e ici à Ouagadougou, je peux dire qu’il a eu un écho favorable. Il est vrai que je n’ai pas fait autant de scènes avec cet album comme avec les précédents mais cela se comprend aisément avec la situation sécuritaire actuelle. Pour les autres albums, je ne pouvais pas faire une semaine sans être invitée hors de Ouaga mais avec des localités où l’accès est devenu difficile voire impossible, cela a été un obstacle sinon les gens ont acheté l’album étant entendu que la plupart des chansons étaient des chansons de sensibilisation, avec une musique qui se laisse écouter.  Je peux dire qu’il s’est bien comporté malgré le contexte difficile.

Que fait Reine Akoandambou en dehors de la musique ?

Quelqu’un avait dit qu’on ne devient pas artiste, on naît artiste. Quand on parle de l’art, c’est dans plusieurs domaines. Moi je dis merci à Dieu parce que je suis artiste de la tête aux pieds car je touche à tout. En plus de faire la musique, j’ai un salon de coiffure, un restaurant le Koupadjana, il y a la couture que je fais à côté parce que j’ai une marque de vêtements dont la présentation de la collection va se faire très bientôt. Je fais tout ceci avec mon association Claire Vision qui est une association qui organise le festival « Handi Talents », « Noël à Kampala » pour les enfants chaque année sans oublier les dons de fournitures qu’elle fait également.

Du côté artistique, on peut dire que faire la cuisine c’est de l’art. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus focalisée sur le restaurant parce que même quand c’est chaud, on ne peut s’empêcher de manger donc c’est le restaurant qui m’occupe beaucoup.  Dieu merci cela fait trois ans que je suis dans la restauration, et je peux dire qu’il est connu grâce à des gens qui m’encouragent et m’accompagnent comme ils le peuvent.  D’ailleurs, je profite de vos lignes pour dire merci à tous ceux qui ont permis au restaurant de sortir de l’ombre, d’être connu, et qui l’ont recommandé à des personnes au-delà des frontières burkinabè.  Voici un peu la vie de la Reine.

Comment appréciez-vous la politique culturelle du pays ?

On peut dire que les choses ont bougé positivement. Beaucoup de choses ont été faites. Il est vrai que le contexte actuel restreint un peu le marché musical, mais beaucoup de choses ont évolué. Nous avons des jeunes frères et sœurs qui tirent la musique vers le haut et au sein du ministère en charge de la culture, des actions sont menées pour accompagner les artistes-musiciens. Maintenant, il faut encourager ceux qui débutent leur carrière dans la musique à vraiment travailler et nous autres qui sommes un peu de l’ancienne génération ne devons pas baisser les bras parce que la musique est en nous. Notre souhait ardent que la paix revienne au pays parce que sans cette paix, le volet musical est beaucoup puni.

Reine Akoandambou

Y a-t-il un concert de la Reine en vue ?

J’avais prévu d’organiser un concert pour mes dix ans de carrière l’an passé mais cela n’a pas eu lieu et je compte le faire cette année. Par ailleurs, dans le cadre de la commémoration du 8-Mars, il y a une activité qui est prévue.

Justement, vous organisez, à l’occasion de ce 8 Mars, une activité dénommée « Femme résiliente ». Quel est l’objectif visé par cette activité ?

C’est de donner un autre visage au 8-Mars parce que pendant longtemps, les 8-Mars ont été perçus comme des occasions pour faire la bamboula, danser le djandjoba, etc. Mais le djandjoba n’est pas mauvais en soi parce que dans la situation actuelle du pays, nous en avons besoin. Nous sommes trop crispés à réfléchir à la situation sécuritaire mais il faut qu’on démontre que même quand c’est chaud, on doit garder le sourire, partager des moments de bonheur et montrer notre résilience, dans l’espoir d’un lendemain meilleur. En pour cela nous sommes de cœur avec nos Forces combattantes qui mènent un grand combat pour que nous puissions revivre comme de par le passé. Nous devons donc les encourager afin qu’ils sachent que nous sommes à leurs côtés et que nous prions pour eux à tout instant. L’activité la Femme résiliente aura lieu le 9 mars au cours de la journée nous allons célébrer la femme résiliente pour dire que tout le monde doit avoir à l’esprit que demain sera meilleur et que nous allons gagner cette guerre par tous les moyens. Il est vrai que tout le monde ne peut pas porter d’arme mais chacun à son niveau doit mener le combat pour le retour de la paix.

Quels sont vos projets à court et moyens termes ?

La Reine est une femme à projets car des projets, il y en a beaucoup. Il y aura la soirée « Handi fashion » qui est un défilé de mode organisé par des artisans, c’est-à-dire que des stylistes, des coiffeuses, des habilleurs vivant avec un handicap et qui vont habiller des mannequins vivant avec un handicap. Cette soirée aura lieu juste après le Ramadan. Ce sera une très belle cérémonie à laquelle tout le monde est convié. Après Handi fashion, il y aura le festival Handi talents. Il y aura également la sortie de mon 5e album et un concert prévu avant la fin de l’année.  Pour le concert, nous n’avons pas encore arrêté une date mais avec le staff nous y travaillons mais cela se fera au cours de cette année. Ce sont donc autant de projets pour cette année 2024.

Quel est le message que vous avez à adresser à vos fans ?

A tous mes fans qui m’ont soutenue et continuent de me donner la force, qu’ils sachent que je les aime énormément. Je leur suis reconnaissante et je leur demande de ne pas m’abandonner mais de continuer à toujours me soutenir comme ils l’ont toujours fait.  Je prie que Dieu me donne l’inspiration nécessaire pour que je leur serve tout le meilleur ce qu’ils attendent de moi.  Je tiens à leur dire que je publierai toutes les activités que je vais mener sur ma page facebook pour qu’ils soient informés à chaque fois. J’aurai besoin d’eux autour de moi pour qu’on puisse communier ensemble.

Propos recueillis par Colette DRABO

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