Prison à vie. C’est le verdit retenu par la Chambre extraordinaire africaine à l’ encontre de l’ex-président tchadien Hissène Habré qui a été jugé pour crime contre l’humanité. Cette décision rendue le 30 mai dernier à Dakar fait couler beaucoup d’encre et de salive dans l’opinion publique tchadienne et africaine. Pour avoir le point de vue des Tchadiens vivant au Burkina, ,nous leur avons tendu notre micro ce mercredi 1er juin 2016 à Ouagadougou
Haoua Youssouf, étudiante en gestion des hôpitaux ENAM
« Pourquoi l’avoir jugé en Afrique et non à la cour pénale internationale »
Il est vrai qu’il a torturé et massacré des milliers de Tchadiens en étant au pouvoir. Mais il doit être respecté et honoré comme un ex-président. Il aurait été mieux qu’il soit jugé à la cour pénale internationale comme les autres présidents africains précédents. Je n’ai pas aimé cette manière de faire. Dans cette situation, il s’est senti très humilié raison pour laquelle il n’arrivait pas à se défendre lors de son procès.
Abdel Mohamat Ahmat, étudiant en gestion des hôpitaux à l’ENAM
« Hissène Habré n’a pas agi seul »
Je suis né 4 ans après son exil au Sénégal mais j’ai entendu toues les horreurs qu’il a fait subir à la population et je suis très content qu’il soit condamné à vie pour ces crimes. Je suis aussi fier de la Chambre extraordinaire africaine pour avoir pu juger un président africain sur le territoire africain et non à la Cour pénale internationale à la Haye. C’est un pas en avant pour nous les Africains. Mais, j’aurais préféré que le jugement se déroule au Tchad et en compagnie de ses camarades et sympathisants. Car il n’a pas agi seul, même s’il était le leader du groupe.
Tog ALLAH Placide, étudiant en transport logistique ISIG
« La condamnation est bien méritée »
La condamnation de Hissène Habré est la conséquence des actes odieux qu’il a commis de par le passé. Quand on est président ou leader on doit bien agir. Car le passé peut à tout moment nous rattraper. Donc, je pense que cette condamnation est bien méritée. Et cela doit servir de leçons aux futurs dirigeants africains.
Madet Amga, étudiant en ressources humaines à l’ENAM
« Ce jugement fait la fierté de l’Afrique »
J’éprouve un sentiment de fierté et je crois que pour une fois l’Afrique vient de montrer une volonté en organisant un procès d’une manière autonome, indépendante à Dakar ou le président Habré à été jugé pour ses crimes. Une part de justice a été rendue aux victimes mais le combat continue.
Djénéba OUATTARA
(Stagiaire)
