Ceci est une tribune du citoyen Vincent Tégawendé Rouamba, Fonctionnaire à la retraite. Lisez plutôt !
« Les tragédies de l’Histoire révèlent les grands hommes ; mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies », dit un adage bien connu de tous. Depuis le 15 janvier 2016, le Burkina Faso, jadis havre de paix, est face à l’hydre terroriste. Alors qu’au départ, l’on pensait à un phénomène passager, il s’est métastasé poussant des tentacules dans la grande majorité des régions, menaçant l’existence de notre cher pays. En vérité, tout indique que les responsables politico-administratifs et sécuritaires, depuis le déclenchement de la guerre, ont fait des choix dont les résultats se sont révélés malheureusement tragiques.
Du moins, on a constaté que lesdits choix ont cancérisé davantage la situation de crise nationale. Et cela a été aidé par le comportement d’une population dont une bonne parte n’avait visiblement pas, conscience de la gravité de la situation de son pays. Malgré les alertes et les appels des dirigeants de l’époque, à l’union pour la sauvegarde de la Nation, beaucoup de Burkinabè semblaient restés dans leur confort particulièrement urbain. Si une telle posture s’expliquait en partie par la gouvernance scabreuse des dirigeants, force est de connaitre qu’elle a été handicapante dans la mobilisation générale de ses fils et filles, dont le Burkina Faso a besoin pour se tirer d’affaire.
En un mot comme en mille, il fallait un électrochoc pour réveiller l’ensemble des Burkinabè. Aujourd’hui, leur attitude face à la guerre est bien différente de celle d’il y a trois ou quatre ans. Et il a fallu l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes au pouvoir en fin septembre 2022 pour sonner la révolte nationale, surtout dans la frange jeune, et faire comprendre à l’ensemble des Burkinabè que la survie de la Nation dépend de l’engagement des uns et des autres. Comment le capitaine Ibrahim Traoré est-il arrivé à mobiliser le peuple burkinabè dans la guerre contre le terrorisme ? Pourquoi le capitaine « IB » bénéficie-t-il d’un si soutien populaire dans ce contexte de lutte contre le terrorisme et pour la refondation de l’Etat ? Et pourquoi l’actuel président de la transition a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué ?
D’abord, le capitaine Traoré s’est imposé par l’exemple. L’on se rappelle, l’une de ses mesures importantes a été de renoncer à son salaire président, ne gardant que son salaire de capitaine. Alors que certains de ses prédécesseurs ont montré beaucoup d’appétit pour les ressources de l’Etat, l’actuel chef de l’Etat a décidé de se contenter du peu. Cela s’appelle faire preuve de solidarité, d’empathie et de solidarité envers le peuple martyrisé.
Ensuite, le capitaine a étanché la soif des Burkinabè sur un point : la lutte contre l’impérialisme et pour la souveraineté nationale. En décidant d’une « rupture diplomatique » avec la France, et en décidant de dénoncer plusieurs accords avec l’Elysée, le capitaine redonne la fierté à un peuple qui, durant des décennies, a le sentiment d’avoir les mains liées quant aux choix à faire dans son développement économique et social. Réputé avoir beaucoup de fierté, le peuple Burkinabè a une aversion pour le dictat des partenaires extérieurs.
En refusant le dictat des partenaires jugés traditionnels, le capitaine Traoré à l’instar de Thomas Sankara, a conforté les Burkinabè dans leur valeur de patriotisme assumé. Par ailleurs, au-delà du Burkina Faso, le capitaine Traoré s’est érigé comme le dynamiteur l’impérialisme au Sahel et ce, aux côtés de son homologue malien, Assimi Goita. Si la France est poussée à la sortie dans les trois pays du Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger), cela est dû en grande partie à l’action assumée du capitaine Ibrahim Traoré.
Enfin, sur la guerre de terrain contre le terrorisme- la priorité absolue du peuple burkinabè- le capitaine Traoré fait preuve de détermination et d’engagement sans précédent. Premièrement, en s’engageant dans l’acquisition de moyens matériels, logistiques et financiers pour l’armée, en recrutant des milliers de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP),…Deuxièmement, en prenant des actes juridiques importants. En effet, le 20 avril 2020, Ibrahim Traoré, le président de la transition a signé, jeudi 20 avril, le décret de mobilisation générale et de mise en garde. Un texte qui, pendant douze mois, permet aux autorités de prendre des mesures exceptionnelles, au nom de la sécurité nationale. Dans ce cadre, tout jeune de 18 ans ou plus, apte physiquement, peut être appelé à s’enrôler pour participer à l’effort de guerre. « Face à la situation sécuritaire à laquelle fait face le Burkina Faso, le salut de la nation repose sur un sursaut national de l’ensemble des filles et des fils en vue de trouver une solution », avait dit d’ailleurs le ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly.
Contrairement aux régimes précédents, tout indique aujourd’hui que les Burkinabè ont accepté et acceptent de se saigner et de consentir d’énormes sacrifices pour permettre au capitaine Ibrahim Traoré de relever le crucial défi sécuritaire. Si les Burkinabè se bousculent pour alimenter le Fonds de soutien patriotique (FSP), c’est qu’ils ont foi que leurs dirigeants sont sur la bonne voie. Et si on est arrivé là, c’est que le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé à convaincre les Burkinabè que la guerre contre le terrorisme est avant tout, la guerre du peuple. Sans conteste, c’est une des principales victoires du pouvoir de la transition.
Vincent Tégawendé Rouamba
Fonctionnaire à la retraite
