A cinq mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, la tension politique ne fait que monter. Elle est même montée de plusieurs crans depuis la publication de la liste électorale définitive, le 4 juin dernier. En effet, les militants et sympathisants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire- Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) se sont rassemblés, le 14 juin 2025, à l’espace Socoé aux Deux-Plateau, pour donner le ton d’un vaste mouvement de mobilisation en faveur de leur président, Tidjane Thiam, radié des listes électorales. Le principal sujet de ce rassemblement était de prévoir une marche en direction du siège de la Commission électorale indépendante (CEI), pour exiger la réinscription du nom de leur leader sur les listes électorales.
Rappelons que tout comme Tidjane Thiam, l’ancien président, Laurent Gbagbo, l’ex-Premier ministre, Guillaume Soro, et l’ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, ont aussi été rétirés des listes électorales. Quant au président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPACI), Laurent Gbagbo, il n’entend pas rester les bras croisés. Il avait déjà annoncé la couleur lors d’une récente manifestation. Il promet de se battre non pas avec violence, mais avec les idées afin de se faire réhabiliter.
Les évènements tragiques de 2010-2011, qui ont fait plus de 3 000 morts dans le pays, sont encore frais dans les mémoires
Etant donné que la révision de la liste électorale peut engendrer un report de la date de la présidentielle, la Commission électorale indépendante (CEI), ne pouvait prendre le risque de céder aux desiderat de l’opposition. Ce serait prendre le risque de se retrouver dans un vide institutionnel. Sans doute cette opposition est-elle dans ces calculs. Evidemment, le pouvoir ayant perçu le danger, ne va pas se laisser conter fleurette.
Pour tout cela, on se demande si le PDCI-RDA n’a pas plutôt intérêt à faire preuve de réalisme en se choisissant un autre candidat afin de remplacer Tidjane Thiam. Mais vraisemblablement, pour ce parti, on est toujours dans la logique du « Tidjane Thiam ou rien ». Cette stratégie sera-t-elle payante ?
En tout cas, si l’on en croit les organisateurs, le rassemblement du 14 juin 2025 n’est qu’une étape. Ils annoncent d’autres actions de plus grande envergure si la CEI ne donne pas suite à leur requête dans les plus brefs délais.
Sans jouer les Cassandre, on peut dire que la Côte d’Ivoire danse sur un volcan ; tant personne, au regard de la tension qui monte, ne sait de quoi sera fait demain. D’où la nécessité pour les uns et les autres, à plus de responsabilités. Car, les évènements tragiques de 2010-2011, qui ont fait plus de 3 000 morts dans le pays, sont encore frais dans les mémoires.
Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO
