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NORD-MALI : Le général Gamou aurait dû se taire

 

 

« Nous sommes prêts, nous sommes réveillés » ; ce sont les mots de El Hadj Ag Gamou à l’endroit de sa communauté, la tribu des Imghads. A travers les réseaux sociaux, il a demandé aux Imghads de rester unis puis, il a assuré être prêt à défendre par tous les moyens sa tribu. C’est dire si dans la bataille de positionnement entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) pour la gestion de la ville de Kidal, la tension ne fait que monter. L’on s’en souvient, Bamako et les groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015 sont convenus de la mise en place d’autorités intérimaires dans les 5 régions administratives du Nord-Mali. Et c’est cela qui cristallise les passions. Avec cette sortie alambiquée, le général Gamou revendique sa part du gâteau. D’autant que dans ses négociations avec la CMA, Bamako semble avoir délaissé le Gatia. C’est connu, pour être pris en compte dans le processus de réconciliation, il faut piquer Bamako au vif. Et c’est la carte que semble vouloir jouer le général chef de milice.

El Hadj Ag Gamou est prêt à faire de son ethnie un marchepied pour atteindre ses objectifs

Pour autant, cette sortie malheureuse paraît pour le moins saugrenue. D’autant que El Hadj Ag Gamou est d’abord et avant tout un général de l’armée régulière malienne. A ce titre, il devrait se sentir contraint à un devoir de réserve. S’ériger en porte-parole d’une tribu alors que l’objectif de Bamako qu’il soutient du reste, est de reconstruire un Mali uni et indivisible, cela est inacceptable et c’est pourquoi on a envie de dire que le général Gamou aurait dû se taire. Cette sortie est la preuve, si besoin en est encore, que El Hadj Ag Gamou est prêt à faire de son ethnie un marchepied pour atteindre ses objectifs. En effet, il ne cache pas son ambition de diriger la future administration intérimaire prévue par l’accord de paix. Selon ses proches, le général Gamou serait prêt à se débarrasser de sa tenue d’officier pour avoir gain de cause. C’est dire que la confiance est désormais rompue entre le gouvernement malien et son ancien allié. D’ailleurs, ce dernier a refusé de rejoindre Bamako, comme l’avait souhaité le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK). Tout le mal qu’on puisse souhaiter à Bamako, c’est que les négociations entamées, hier, 11 juillet, au Niger, en présence des protagonistes, puissent aboutir. Autrement, il faudra craindre que El   Hadj Ag Gamou n’entre en rébellion.

Thierry Sami SOU

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