Le nouveau patron du football mondial, Gianni Infantino, vient de surprendre le monde en général et le milieu sportif en particulier, par un acte inédit : la nomination au poste de Secrétaire général de la FIFA d’une femme, la Sénégalaise Fatma Diouf Samba Samoura. Cette dame, peu connue du grand public, a travaillé pendant 20 ans à l’ONU, principalement à la FAO et au PNUD. Elle a aussi une vaste connaissance du continent africain. Le nouveau dirigeant de l’instance internationale du football, qui avait promis une révolution, vient ainsi de poser un acte fort avec la nomination d’une dame, qui plus est, est une Africaine. Et c’est l’Afrique tout entière qui doit s’en réjouir. En tout cas, ce geste sans précédent marque les consciences, surtout qu’il intervient après le scandale de corruption qui a secoué la FIFA. Gageons donc que la nouvelle SG apportera une révolution dans la gestion administrative de la FIFA. Car en matière de gestion, les femmes sont plus vertueuses que les hommes. Au demeurant, Infantino lui-même l’a relevé en déclarant que c’est l’expérience en matière de gouvernance de Fatma Samba Diouf qui a milité en faveur de son choix. La FIFA étant dans un élan de réformes, Gianni ne pouvait pas trouver mieux qu’une personne étrangère à l’instance du football.
Il faut que Fatma soit bien entourée ou sache s’entourer
C’est pourquoi Fatma Diouf est la bienvenue pour opérer dans la rigueur et vite, de telles réformes dans un milieu qui s’est révélé plus corrompu que l’on ne l’imaginait. Cela dit, la nouvelle SG de la FIFA est consciente de l’ampleur de la tâche qui l’attend et doit savoir en toute conscience que les peaux de banane ne manqueront pas. Déjà, sa nomination alimente les critiques les plus acerbes, puisque bien des personnes des milieux sportifs ou non, estiment qu’elle est « inculte » dans le milieu footballistique, quoiqu’elle soit un parangon de la vertu en matière de bonne gouvernance. En plus, le milieu footballistique est considéré comme une « affaire d’hommes » et bien des esprits estiment que les femmes doivent se contenter des postes de seconde zone dans ce milieu. Mais une chose est sûre : il ne suffit pas de nommer un ange à un tel poste de responsabilité pour faire changer les choses comme par enchantement. Il faut que Fatma soit bien entourée ou sache s’entourer de gens disposés à travailler avec elle pour réussir sa mission.
Lonsani SANOGO