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Miss Tanya, artiste-musicienne à propos de son single “Pananki”: “cette chanson est le seul classique que je maitrise à fond parce que je l’écoute depuis mon enfance”

Elle est jeune, belle et fait la fierté de la musique burkinabè. Avec elle, chaque sortie discographique est un pur délice à consommer sans modération. La preuve a encore été donnée avec la chanson Pananki de Jean-Claude Bamogo dit Man, qu’elle a interprétée et qui a fait plus d’un million de vues sur Youtube en l’espace une semaine. Vous l’aurez deviné, il s’agit de la jeune et talentueuse artiste-musicienne burkinabè, Miss Tanya de son vrai nom Douti Tani Bikienga qui totalise, à ce jour, 8 singles et un album de 15 titres sorti en 2022. Dans un entretien qu’elle a bien voulu nous accorder le 8 juillet dernier dans sa boutique Hopaah située à Ouaga 2000, l’artiste retrace sa passion pour la musique, les raisons du choix de la chanson Pananki qui fait fureur en ce moment et son regard sur la musique burkinabè. Bref, voici ce qu’elle nous a confié !

Actuburkina: Comment est née votre passion pour la musique ?

Miss Tanya: J’ai commencé la musique dans une chorale des enfants au primaire, à Cinkansé. Après, j’ai rejoint une chorale proprement dite et j’étais avec un groupe d’amis avec qui on se prêtait des noms d’artistes tels que Michael Jackson, Drianna, etc. C’est là qu’est née ma passion pour la musique urbaine. Au début, c’était le gospel, la musique religieuse et la musique urbaine a suivi au fil du temps. J’ai écrit ma toute première mélodie au primaire, un petit refrain dans lequel je chantais pour ma maman. Déjà au à l’école primaire, des membres de mon entourage me disaient que j’avais une très belle voix et mon idole était la regrettée artiste Sud-africaine, Brenda Fassie. Elle a été ma première inspiration et après c’était Michael Jackson, etc. Je me souviens que quand j’avais 8 ans, j’avais interprété l’une de ses chansons à l’église et depuis ce jour, mon nom était parti et les gens m’appelaient la petite Brenda. J’étais devenue la star des enfants. L’envie de devenir une artiste était là mais ma mère n’était pas d’accord pour cela. Pour me décourager, elle disait que les artistes meurent jeunes, et surtout pour une fille dans notre société, c’est très mal vu car on estime que ce sont des filles faciles. J’ai grandi avec cette idée et je me suis dit que même si les artistes mouraient très jeunes, j’étais convaincue que j’allais enregistrer au moins une chanson, un jour, que j’allais écouter avec les membres de ma famille. Contrairement à ma mère, mon papa n’avait aucun problème à ce que je devienne une artiste-musicienne. L’essentiel pour lui était de finir mes études et exercer par la suite le métier que je voulais embrasser. Je continuais donc à écrire des chansons gospel pour ma chorale, puisque j’avais cette facilité à faire des compositions parce que je lisais beaucoup et j’écrivais beaucoup de poèmes donc c’était facile pour moi d’écrire les chansons. En 1re année d’université, il y a un groupe de rappeurs qui m’a repérée parce que je faisais aussi des chants de hip hop et le groupe m’a demandé de lui proposer un refrain. Je l’ai fait et après il m’a demandé de faire un featuring. Après le feat, ils m’ont proposée de rejoindre le groupe et c’est là que tout est parti. Je faisais la musique par passion, ce n’était pas pour en faire un métier mais au fur et à mesure que le temps passait, cette passion persistait. J’ai même travaillé dans une banque de la place, et dans une entreprise commerciale, mais je voyais que la musique, c’est plus fort que moi.  Quand je suivais certaines chaines de télé et que je voyais les artistes qui passaient, je me disais que j’y avais ma place et que je pouvais faire quelque chose pas forcément pour moi, mais pour mon pays. J’ai donc laissé mon boulot pour me consacrer à ma passion.

  Quelle est votre discographie à ce jour ?

A ce jour, j’ai 8 singles et un album de 15 titres sorti en 2022, intitulé “Héroïne”.  Dans cet album, on retrouve de l’afrobeat, du RNB, du Hip-Hop, du Reggae, de l’AfroRaga. J’ai abordé plusieurs thèmes dont l’amour, le soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS), les faits de société, etc.

Quel est le secret de Miss Tanya pour voler de succès en succès ?

Je n’ai pas de secret mais je pense que c’est Dieu qui a voulu. Aussi, j’ajouterai que le travail accompagne le talent ainsi que la personnalité artistique, parce que tu peux avoir le talent mais si tu ne travailles pas, tu ne décolleras jamais. Tu peux avoir le talent, travailler mais si ta personnalité ne cadre pas avec ton travail, c’est zéro. Pour moi, ce sont ces qualités que j’essaie de m’imposer. Il faut dire aussi que je suis une grande bosseuse.

Votre single “ Pananki” sorti il y a quelques jours et qui est une interprétation de la chanson du regretté Jean Claude Bamogo a atteint la barre de plus d’un million de vues en une semaine. Qu’est ce qui a motivé le choix de cette chanson et vous attendiez-vous à un tel succès ?

Franchement, je ne m’attendais pas à un tel succès. Pour commencer, cette chanson est le seul classique que je maîtrise à fond parce que je l’écoute depuis mon enfance jusqu’à nos jours. Je l’ai dans mon téléphone depuis des années. Aussi, c’était l’artiste (NDLR : Jean-Claude Bamogo) préféré de mon papa. Quand j’ai sorti la chanson, je n’avais pas informé ma maman parce qu’elle n’est pas trop sur les réseaux sociaux. C’est quand j’ai fini le clip et que je le lui ai envoyé, qu’elle me dit : “ah c’est la chanson de ton papa que tu as reprise”. C’est un classique que je maîtrise vraiment et aussi je voulais changer un peu pour ne pas toujours faire la même chose. Donc je me suis dit pourquoi ne pas m’en inspirer pour ramener la jeunesse dans mon univers sans oublier que le contexte actuel du pays a beaucoup milité en faveur de cette chanson que j’ai modulée à ma manière et voici le résultat.

Miss Tanya dans sa boutique Hopaah à Ouaga 2000,

Vous arrive-t-il de préparer quelque chose pour manger ? Et quel est le plat que vous savez cuisiner et même manger ?

La cuisine est l’une de mes passions qui sont au nombre de trois. Il y a la musique, le basketball et la cuisine. J’aime cuisiner mais surtout le tô et aussi les pâtes que j’aime beaucoup. Mais quand j’invite les gens à manger, je fais du tô, du riz, etc.

Il se dit que bon de nombre de femmes artistes font face aux propositions indécentes de la part de certains acteurs du showbiz. Comment vivez-vous cette situation ?

Quels sont les projets de Miss Tanya ?

En tout cas, j’ai de lourds projets et je laisse tout entre les mains de Dieu, espérant que le moment venu, ça se fera. Mais en dehors de la musique, je mène d’autres activités. Il y a certes mon magasin Hopaah (NDLR : à Ouaga 2000) qui marche très bien mais je mène bien d’autres activités que je ne souhaiterais pas étaler.

Pensez-vous vivre pleinement de votre jeunesse aujourd’hui ? En clair, Miss Tanya peut-elle aujourd’hui se permettre de sortir avec son petit ami prendre un pot n’importe où sans attirer les regards sur elle ?

 

Quel est votre appréciation sur l’évolution de la musique burkinabè ?

Je dirai que la musique burkinabè a beaucoup évolué. Je me souviens que quand j’étais à l’université à Lomé, on nous frustrait, à la limite on nous humiliait en tant que Burkinabè. Certains se moquaient de nos clips, de notre musique. Mais de nos jours, en termes de classement, si on prend 5 artistes à l’international, en termes de qualité, on peut classer un artiste burkinabè. Non seulement il y a du talent mais il y aussi la qualité.  Sauf qu’on a un problème de média de musique. A l’étranger, les médias sont beaucoup plus développés mais chez nous, on en manque et de deux, ils ne sont pas connus et du coup, les artistes ne savent pas où vendre leurs œuvres.  Il n’y a pas de médias pour donner des infos sur le quotidien des artistes, donner des nouvelles sur leurs œuvres, ou pour promouvoir les œuvres, etc. Il n’y en a pas assez. Si on arrive à multiplier les médias, ce serait bon pour la culture.

A ce niveau, pensez-vous que les artistes font-ils suffisamment leur promotion ? Si une promotion n’est pas de taille, l’artiste ne peut que rester dans l’ombre ?

La promotion d’une œuvre ne suffit jamais. Une promotion est une promotion, il faut que ça aille loin. Plus il y a de la promotion, plus il y a de l’ampleur. Quand je prends l’exemple de la Côte d’Ivoire, il a de nombreux plateaux télé, et nous nous plaisons à aller regarder les Lifestyle des artistes, à travers lesquels on profite les connaitre et consommer leur musique. Mais chez nous, c’est difficile. Il n’y a pas assez de ce genre de plateaux.

Quel est votre message à l’endroit de vos fans ?

 

Propos recueillis par Colette DRABO

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