Décidément, les Maliens ne finiront pas de nous surprendre. En effet, après la polémique autour de l’achat de l’avion présidentiel, le détournement de fonds pour l’achat de tracteurs et les surfacturations autour des équipements militaires, voilà  un autre scandale  qui vient d’être porté à la connaissance de l’opinion publique : une affaire de détournement de primes (estimées à 700 millions de F CFA) de soldats déployés au Nord du pays et dans laquelle la haute hiérarchie militaire serait trempée jusqu’au cou. En effet, l’on reproche aux présumés coupables  d’avoir fait main basse sur  les primes des soldats déployés au Nord  ou  gonflé  les effectifs pour empocher le surplus des primes. Un scandale digne des  républiques bananières.  Ainsi donc, pendant que leurs frères d’armes, au prix de leur vie, font face à l’adversité (attaques djihadistes, explosions sur des mines, etc.) et œuvrent à la pacification du pays,  ces hauts gradés de l’armée  ne penseraient qu’à se remplir les poches. Que c’est malsain !
Le fait n’est  certes pas nouveau  sous nos cieux car les scandales financiers, il y en a à la pelle dans les pays africains. Mais, au Mali, ce genre de malversations est si récurrent qu’il ne peut laisser personne indifférent. 
Ibrahim Boubacar Keïta doit taper du poing sur la table
Comment comprendre qu’un pays sous perfusion économique et en guerre contre des djihadistes, soit  à chaque fois sous les feux des projecteurs pour  cause de détournements à n’en point finir ? En tout cas, cet énième scandale  qui ne sera certainement pas le dernier, est une mauvaise publicité pour le pays de Soundiata Keïta qui ne jouit déjà pas d’une bonne réputation auprès de la communauté internationale. Détourner des fonds publics est un acte grave et lorsque cela  se passe  dans un milieu aussi sensible que l’armée, c’est  encore pire. Ailleurs et pour les mêmes raisons, on a assisté à de profonds malaises au sein de l’armée, qui ont souvent débouché sur des mutineries. En tout cas, ce scandale de plus peut faire vaciller la république et le Mali, dans le contexte actuel, n’en a pas besoin. Il faut féliciter les autorités pour ces arrestations et souhaiter que les enquêtes se poursuivent pour épingler tous ceux qui sont mêlés à cette sombre affaire. Non seulement les coupables doivent payer pour leur forfait, mais ils doivent aussi rembourser tous les fonds détournés.
 En tout état de cause, le président Ibrahim Boubacar Keïta doit taper du poing sur la table afin que cessent ces délits à répétition qui ternissent l’image du Mali et qui peuvent lui être préjudiciables quand il aura besoin de briguer un second mandat. IBK a donc un sérieux travail à faire.
Colette DRABO

 
		

