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Lintelectuel Kaboré, humouriste ivoirien : « je pense que l’humour burkinabè est au top niveau »

Il forme avec son acolyte mythique, Alain Lucas, le duo “ Les Zinzins de l’art”, qui fait partie de la crème des meilleurs humouristes ivoiriens. Lui, c’est Hamado Kaboré alias “Lintelectuel Kaboré”. Vous l’aurez remarqué, au lieu de “intellectuel” avec ll, son “ Intelectuel” à lui s’écrit avec un seul l. En effet, c’est depuis 2012 que le groupe a été révélé au grand public à travers l’émission “Bonjour” de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) et depuis, il ne fait que gravir les échelons. En 2018, le duo a remporté le Prix RFI talent du rire. Mais nous ne parlerons pas du duo mais de “Lintelectuel Kaboré”, en séjour à Ouagadougou, à la faveur d’une formation au profit de jeunes humouristes. Il était dans les locaux de actuburkina, le 23 juillet 2024 et au cours de notre entretien, il est revenu sur ses débuts dans l’humour, ses projets et son regard sur l’humour burkinabè dont il estime être au top niveau.

Quel est votre nom à l’état civil ? Parce que tantôt on entend dire Mamadou, Hamadou, Hamado. Quel est votre vrai prénom ?

Je suis Hamado Kaboré alias “Lintelectuel Kaboré”.

Pourquoi “ Lintelectuel Kaboré” ?

“ Lintelectuel Kaboré” est un faux intellectuel. Même l’orthographe est faite avec des fautes. D’abord la lettre l s’écrit sans l’apostrophe, et au lieu de deux ll, mon intelectuel s’écrit avec un seul l. C’est à se demander si nos intellectuels sont véritablement des intellectuels. C’est une question que je me pose et voilà !

Dans quel cadre êtes-vous ici à Ouaga ?

Je suis à Ouaga dans le cadre de la formation de jeunes humouristes, Campus comédie, initié par Abdoul Wahab Kaboré, alias El Présidenté (NDLR : humouriste burkinabè). Je suis là pour former nos jeunes humouristes afin de leur donner un champ beaucoup plus large au plan international.

Expliquez-nous comment êtes-vous venu dans l’humour ?

C’est d’abord par le théâtre, par le biais d’une association appelée Association des jeunes musulmans de Côte d’Ivoire (AJMCI). C’est par cette association que nous avons commencé avec les compétitions. En 2008, j’ai été lauréat, meilleur comédien des jeunes musulmans de Côte d’Ivoire. Cela a été le déclic et j’étais sollicité de gauche à droite. La Côte d’Ivoire traversait une crise en ce moment et il était question de sensibiliser les gens. J’ai été coopté pour incarner le rôle d’un militaire analphabète. Ensuite, on nous propose à Bonjour 2012 et cela a constitué le véritable déclic et voilà où j’en suis aujourd’hui.

Qui dit “Lntelectuel Kaboré” dit le duo “ Les Zinzins de l’art”. Comment se porte le duo ?

Le duo se porte à merveille. Nous sommes toujours ensemble mais chacun est un comédien à part entière et cela ne gêne en rien le duo.

Lintelectuel Kaboré

Vous avez créé votre propre espace humoristique appelé Hibiscus Comedy club, à Marcory, un quartier d’Abidjan. Comment cela est-il perçu par votre binôme ?

 Il n’y a aucun problème. Mon binôme fait partie de l’équipe du club. En fait, c’est fait pour avoir un petit espace dans lequel on s’exprime chaque semaine, chaque mois, faire connaitre les nouveaux talents et profiter nous renflouer un peu les poches. L’intérêt minimal quand on extrait le miel, c’est au moins de laper ses doigts. Par ailleurs, mon binôme fait également ses vidéos, ses films mais le duo “Les Zinzins de l’art” reste intact. Nous sommes des comédiens, chacun à part entière, mais quand on se met ensemble, on devient “Les Zinzins de l’art”.

Le 6 juillet dernier, il y a eu la 2e édition de Hibiscus comedy club. Quel est le bilan que vous faites à l’issue de cette édition ?

Je suis très satisfait de cette 2e édition, le bilan est positif. Cette deuxième édition s’est tenue dans un petit restaurant situé à Marcory. Les serveurs, ce sont nous-mêmes les humoristes et après le repas, on entre en salle pour le spectacle. Et tous ceux qui viennent trouvent cela original et ils apprécient énormément. Je crois que c’est ce qui nous distingue des autres Comedy clubs.

Vous faites partie de la crème des meilleurs humouristes ivoiriens aujourd’hui. Quels sont vos projets ?

Il y a cette formation des petits frères en cours actuellement, l’objectif étant de tendre la main aux plus jeunes. Après cela, il y a la tournée africaine des “Zinzins de l’art”. Nous avons été lauréats du prix RFI talents du rire 2018 et nous devrions faire une tournée mais à cause du Covid-19, nous n’avons pas pu le faire. Nous sommes en pleine préparation de cette tournée qui démarrera très certainement en 2025.

Vivez-vous de l’humour que vous pratiquez ?

Oui, je vis à 100 % de l’humour. Ce qu’il faut dire, c’est que l’humour est un package et ne serait-ce qu’avec l’écriture du scénario, tu peux tirer ton épingle du jeu. Il y aussi des lucarnes qu’on peut jouer sur des chaines de télé. De plus en plus, des chaînes de télé utilisent des humouristes pour des émissions et cela crée des salaires pour eux. On vit donc tranquillement. Aussi, il y a les réseaux sociaux, le digital, on monétise nos pages qui nous rapportent. L’humour nourrit à 100% son homme.

Quelle est votre appréciation sur l’humour au Burkina ?

L’humour burkinabè a un bel avenir, il y a de la bonne pépinière sans oublier qu’il y a déjà des célébrités en la matière aujourd’hui qui sont respectées au plan international. Quand je prends le cas de Moussa Petit Sergent, Philomaine Nanéma, El Présidenté qui était récemment au Parlement du rire, Momo l’intellectuel, LaJaguar et j’en oublie, qui foulent les grandes scènes de l’humour africain et international, je pense que l’humour burkinabè est au top niveau. Je crois qu’après la Côte d’Ivoire, la seconde place sur le plan de l’humour, en Afrique,  se dispute entre le Burkina et le Cameroun. Mais je crois que le Burkina a fait de grands pas. Du coup, nous qui avons eu la chance d’atteindre un certain niveau, profitons de nos expériences pour former et pousser les plus jeunes afin qu’ils puissent avoir plus d’espace au plan international. Il y a le Parlement du rire, Abidjan capitale du rire, le festival Marrakech du Rire, etc, il y en a assez. Je suis donc là pour amener les jeunes à écrire des sketchs universels. C’est avec ces sketchs universels, des thèmes dont l’humanité a en commun, qu’on voyage. Partout, ça marche. Quand on reste dans les sketchs communautaires ou locaux, des histoires drôles entre un Mossi et un Samo, entre un Bissa et un Gourounsi, ça marche au Burkina, c’est pour la consommation locale mais pas pour l’international. Il faut donc revoir les choses à ce niveau.

A quand un one man show de Lintelectuel Kaboré ici à Ouaga ?

Un one man show de Lintelectuel Kaboré, ce n’est pas pour maintenant. Par contre, un two men show des “Zinzins de l’art”, oui.  Nous avons une programmation en 2025, à Ouaga ici.

Quelle est l’image que Lintelectuel Kaboré veut qu’on ait de lui ?

Le rire, rien que le rire. Parce que nous avons opté de faire rire les gens en lieu et place des larmes. Je pense que le Burkina est l’un des pays du monde qui a le plus besoin du rire. Le rire est universel, propre à l’être humain. Quand on cite les grands hommes du monde, il y a des humouristes comme Mister Bill, Louis de Funès, Charlie Chaplin qui ont permis aux gens de rire à un moment donné. Il faut continuer cela car le rire soigne.

Quel le message que vous voudriez adresser au public burkinabè, à vos fans?

 

Entretien réalisé par Colette DRABO

 

 

 

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