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JOURNEE VILLE MORTE EN RDC : Maintenir la pression

 

 

Le dialogue politique en République démocratique du Congo (RDC) a pris fin le 18 octobre dernier, avec la signature d’un accord qui prévoit notamment la tenue de l’élection présidentielle au mieux en avril 2018 et qui donne la primature à l’opposition. Quant à Joseph Kabila, roi du Congo, il reste en place jusqu’en avril 2018. Et rien ne dit qu’il ne va pas succéder à lui-même. Cet accord controversé a été signé par certains opposants, à l’image de Vital Kamerhé qui a choisi de se mettre du mauvais côté de l’Histoire. Il a préféré jouer le jeu du satrape, quitte à en récolter des dividendes politiques, mais au détriment du peuple congolais et de la démocratie. C’est peu dire que tous les signaux sont à présent au rouge en RDC. La vraie opposition a quant à elle rejeté le texte. En sus, elle a appelé à une journée « ville morte », hier 19 octobre 2016, pour protester contre la forfaiture de Kabila. Et malgré la guerre des chiffres que se livrent pouvoir et opposition, on peut se risquer à dire que le mot d’ordre a été globalement bien suivi. La preuve, si besoin en est, que le projet de Kabila de demeurer ad vitam aeternam au pouvoir, ne rencontre pas l’assentiment du peuple congolais. C’est donc un avertissement sans frais que l’opposition envoie à Kabila fils. Surtout que ce peuple a le soutien de la Communauté internationale. La France, par exemple, a dénoncé un « semblant d’accord » et a mis le pouvoir congolais en garde. « Si rien n’est fait, alors la Communauté internationale devra prendre ses responsabilités », a martelé le ministre français en charge des Affaires étrangères, Jean Marc Ayrault.

C’est une lutte de longue haleine que l’opposition va devoir organiser

En tout cas, Kabila a tout intérêt à y prêter une oreille attentive. Malheureusement, le propre des dictateurs, c’est qu’ils sont sourds à tout ce qui va à l’encontre de leurs intérêts « pouvoiristes ». Quand bien même monte la clameur du peuple qui crie son aspiration à l’alternance, ils préfèrent adopter la politique de l’autruche, encouragés en cela par des Raspoutine. Et c’est lorsque les choses tournent au vinaigre qu’ils commencent à ouvrir les yeux. L’exemple de l’ex-homme fort du Burkina est illustratif. Il a dû précipitamment quitter le pouvoir et le pays un 31 octobre, chassé par la rue, pour s’être entêté à vouloir modifier la Constitution pour s’accrocher au pouvoir. Certes, Ouaga n’est pas Kinshasa, mais l’histoire est têtue. Ce serait une erreur pour Kabila que de penser que ça n’arrive qu’aux autres. Mais pour parvenir à ses fins, il faudra que l’opposition maintienne la pression. C’est une lutte de longue haleine qu’elle va devoir organiser et personne ne la mènera à sa place. Comme l’avait déclaré le président Thomas Sankara et père de la Révolution burkinabè, « l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort ». Ce qui revient à dire que dormir sur ses lauriers, après cette journée « ville morte », serait une grave erreur. Car, il est clair que Kabila a laissé trop de macchabées sur le carreau pour faire aujourd’hui machine arrière.

Thierry Sami SOU

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