Dans le cadre de la commémoration de journée mondiale sans tabac, célébrée chaque 31 mai, ACONTA (Afrique contre le tabac) a tenu un point de presse, ce 31 mai 2024 à Ouagadougou. Selon les organisateurs conférence de presse sonne comme un plaidoyer afin que les décideurs politiques et administratifs adoptent des textes à même de protéger efficacement les enfants des stratégies marketing de l’industrie du tabac au Burkina Faso.
La journée mondiale sans tabac 2024 est commémorée sous le thème : « Protéger les enfants de l’ingérence de l’industrie du tabac ». En effet, selon le rapport 2023 de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sur l’épidémie mondiale de tabagisme, plus de 8 millions de personnes meurent chaque année à cause de la consommation du tabac et des produits du tabac. Le même rapport souligne que le tabagisme est l’une des plus grandes menaces de santé publique et la lutte antitabac reste une priorité mondiale.
Au plan sanitaire, il ressort de l’étude relative au dossier d’investissement pour la lutte antitabac au Burkina Faso, que le tabagisme tue près de 4 700 Burkinabè par an, et environ 35 % de ces décès sont dus à l’exposition à la fumée secondaire de tabac.
Sur le plan économique, selon toujours l’étude précitée, on note qu’en 2019, le tabagisme a causé à l’Etat Burkinabè, une perte économique de 57 milliards de franc CFA, dont 38 milliards de réduction de la productivité au travail dus à l’absentéisme et au présentéisme. Aussi, dans la même année, le gouvernement a dépensé directement 6,6 milliards de franc CFA pour traiter les maladies liées au tabac.
C’est pourquoi, ACONTA s’investit en synergie d’actions avec les associations sœurs et les acteurs engagés dans la lutte antitabac, pour contribuer par ses actions à protéger les générations présentes et futures des effets sanitaires, sociaux, environnementaux et économiques dévastateurs de la consommation de tabac et de l’exposition à la fumée du tabac.
A en croire le Coordonnateur de ACONTA, Adama Zango, la journée mondiale sans tabac offre l’occasion non seulement pour les acteurs de la lutte antitabac, mais aussi et surtout les jeunes, victimes ou non du tabagisme, d’exhorter les gouvernements à les protéger des tactiques de marketing prédatrices de l’industrie du tabac. « Notre plaidoyer vise aussi à attirer l’attention du gouvernement que l’industrie du tabac dispose toujours de stratégies pour s’ingérer et saper les politiques de santé publique », a laissé entendre Adama Zango avant de poursuivre que l’industrie du tabac œuvre pour des lois non contraignantes, qu’elle peut violer à tout moment, sans être appréhendée.
Les responsables de ACONTA n’ont pas manqué de saluer les efforts du gouvernement, dans la lutte antitabac au Burkina à travers l’adoption de nombreux textes mêmes si ces derniers restent à parfaire an introduisant par exemple des produits du tabac nouveaux et émergents (cigarette électronique, tabac chauffé, sachet de nicotine, chichia, etc.)
Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO
