Les premiers responsables de la Croix-Rouge burkinabè ont, en marge de la célébration des 60 ans de l’institution, animé une conférence de presse, ce 07 mai 2021 à son siège à Ouagadougou. Un point de presse qui a été une occasion pour eux de dresser le bilan dans un contexte de Covid 10 et d’attaques terroristes tous azimuts.
« Dans moins de 24 heures, ce sera le 8 mai et c’est toujours un devoir pour nous de rappeler au bon souvenir de la communauté nationale et internationale, le bienfondé de la journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. C’est aussi une occasion pour échanger avec les journalistes sur l’actualité humanitaire », telle est la déclaration faite par le chef de la délégation de la Croix-Rouge Burkina, Laurent Saugy aux hommes des médias. Selon M. Saugy, la commémoration du 8 mai 2021 est toute particulière pour la Croix-Rouge burkinabè et pour cause, elle célèbre cette année les 60 ans de sa création officielle au pays des Hommes intègres. Au regard du rôle prééminent qu’elle a joué dans l’avènement de l’action humanitaire contemporaine, sa date anniversaire a été retenue pour marquer une halte afin de reconnaître l’important travail des millions de salariés, de membres et de volontaires engagés à travers le monde et particulièrement au Burkina Faso pour poser des gestes humains qui rendent moins néfastes les conséquences des crises et catastrophes, a-t-il expliqué.
A l’en croire, depuis lors, elle s’est étendue sur l’ensemble du territoire national et n’a cessé d’œuvrer pour porter secours et assistance dans le seul but de soulager les souffrances humaines.
« Pour ce faire, nous avons volontairement allégé le programme de la journée mondiale pour concentrer nos efforts sur les 60 ans de la CRBF qui seront célébrés courant le mois de juillet prochain sous le thème « 60 ans d’action humanitaire : renforcer les acquis et relever les nouveaux défis », a annoncé M. Saugy. « 60 ans, c’est également l’âge de la sagesse. Et nous prévoyons des activités qui vont nous permettre non seulement de réfléchir sur notre mandat, les défis et les perspectives dans le contexte en mutation que nous connaissons aujourd’hui mais aussi de partager notre riche expérience dans le domaine de l’humanitaire au Burkina. Nous voulons communier avec les populations tout en valorisant l’action de la Croix-Rouge burkinabè au profit des communautés avec leur participation et implication », ont laissé entendre les conférenciers du jour.
Mais au regard de l’environnement dans lequel exercent les agents humanitaires de la Croix-Rouge, quelques défis actuels freinent leur efficacité. Il s’agit entre autres de la dégradation d’année en année du contexte sécuritaire au Burkina Faso, une situation face à laquelle les conférenciers ont même parlé de triple crise due notamment aux effets du changement climatique (entrainant les inondations, les vents, les sécheresses, etc.) ajoutés à la crise sanitaire du fait du Coronavirus qui a impacté bon nombre d’activités et bien sûr l’insécurité due à la violence armée dans plusieurs régions du Burkina Faso.
« Plus de 4 500 000 personnes touchées sur l’ensemble des régions du Burkina Faso »
Certes, ces facteurs ont considérablement accru les besoins humanitaires, alors que l’on peinait déjà à mobiliser les ressources pour faire face à la souffrance humaine. Il y a également la réduction de l’accès aux communautés affectées. En effet, avec la détérioration du contexte sécuritaire, on note une exacerbation de la violence contre les civils, les patients, les personnels de santé, les structures médicales et les véhicules sanitaires. Pour M. Saugy et son équipe, la souffrance se conjugue avec le quotidien des êtres humains, elle est encore plus accentuée par les méfaits des crises et se manifeste à travers une douleur morale, une catastrophe naturelle, un conflit armé ou un sinistre personnel, comme un incendie résidentiel.
Notre crédo, a-t-il rassuré, « c’est de mobiliser le pouvoir de l’Humanité pour porter secours et assistance aux personnes qui sont dans le besoin. Partout, dans le monde entier. Vous pouvez compter sur nous parce que même dans les pires moments, nous sommes ensemble ».
Le travail de la Croix-Rouge, à en croire ses premiers responsables, c’est aussi se battre par amour pour son prochain avec fierté, dans le respect strict de ses principes fondamentaux qui sont : humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité, universalité. C’est pourquoi les principes de l’institution sont de ne jamais banaliser la souffrance de qui que ce soit
Et le SG de la Croix-Rouge Burkina, Zoungrana Lazare, d’ajouter : « Pour nous, il est important de ne jamais banaliser la souffrance et de prendre des mesures concrètes lorsque nous en sommes témoins. Nous n’agissons pas uniquement au moment où le malheur frappe, mais nous contribuons également à prévenir la souffrance, en aidant les communautés à renforcer leurs capacités d’intervention en cas d’urgence ainsi qu’à construire des infrastructures mieux adaptées.
En 2020, une personne sur 12 dans le monde a reçu une forme d’aide de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge, qu’il s’agisse d’un soutien psychosocial ou d’une publication contenant des informations sur la COVID ». Quid du bilan des activités de la Croix-Rouge dans un contexte marqué par l’insécurité grandissante ?
« Certes les actions sont impactées mais plusieurs ont été réalisées. Au Burkina Faso, nous avions mis en œuvre 29 projets qui ont permis de toucher plus de 4 500 000 personnes sur l’ensemble des régions du Burkina Faso », a-t-il signifié.
Didèdoua Franck ZINGUE
