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Hamtusin, slameur burkinabè : « le slam n’a pas encore la position qu’on souhaite mais il se porte assez bien »

Dans l’univers musical burkinabè, notamment du slam, son nom figure en bonne place.  En plus de sa passion pour le slam, il y a cette autre corde à son arc, le journalisme (sportif) qu’il exerce à la perfection.  Le 21 juin dernier, s’est déroulée la sortie de son premier album de 12 titres intitulé “Enfant du soleil” dans lequel il rend hommage à tous “ ces gens qui font de leur mieux pour que le Burkina puisse briller partout”. Vous l’aurez deviné, il s’agit du jeune talentueux Mahamad  Sam Sangaré à l’état civil alias,  Hamtusin qui annonce une “ comédie musicale”  qu’il organise le 19 juillet prochain au CENASA, à Ouagadougou. Il était l’invité de actuburkina.net le 1er juillet dernier et il a bien voulu se prononcer sur divers sujets entre autres ses débuts dans le slam, son nouvel album et les featuring notamment celui avec le champion du monde en triple saut, Hugues Fabrice Zango, son regard sur le slam. Découvrez, dans ces lignes qui suivent, qui est l’artiste Hamtusin !

Vous êtes un artiste-slameur. Racontez-nous comment vous êtes venu dans le slam ?

Le slam, c’est quelque chose que j’aime parce que j’ai fait les Lettres modernes, donc beaucoup de littérature et j’ai beaucoup lu les poemes mais je ne savais pas que le slam existait jusqu’à ce qu’il y ait un concours au Burkina dénommé “Je slame pour la patrie”. J’ai un ami qui m’a alors inscrit à ce concours. J’ai participé et remporté. Cela a fait que j’ai non seulement connu le slam mais après, c’était difficile de laisser tomber parce que quand tu remportes une compétition nationale, tu es sollicité à gauche, à droite ou pour écrire des textes. C’était sous la transition de 2015 avec Michel Kafando comme président, qui est un littéraire. J’étais beaucoup sollicité pour des évènements au niveau de la présidence donc, c’était difficile de lâcher prise et comme moi-même j’aimais la chose, j’ai continué.

Combien d’albums avez-vous à ce jour ?

J’ai un maxi et un album qui vient de sortir il y a quelques jours, intitulé “ Enfant du soleil ” composé de 12 titres où on a essayé de varier le slam. De nos jours, la jeunesse n’aime pas trop les conseils donc on a essayé de mettre de l’ambiance et amener les conseils là où les jeunes aiment. C’est à dire de la musique qui fait bouger un peu mais avec des messages pour leur permettre de capter deux ou trois conseils.

Votre album a été présenté le 21 juin dernier.  Il comprend 12 titres dont 4 featuring avec Donsharp de Batoro, Fush Alpha et l’athlète Hugues Fabrice Zango. Quel est le message derrière ces feats notamment avec le champion du monde du triple saut Hugues Zango ?

Déjà, l’album s’appelle “Enfant du soleil”. Il parle de ces gens qui travaillent tous les jours pour le pays, qui font de leur mieux pour que le Burkina puisse briller partout. Dans ce concept, on voulait rendre hommage à un Burkinabè qui est un enfant du soleil, d’où le clin d’œil à Hugues Fabrice Zango qui se bat et défend les couleurs nationales partout où il se trouve. Nous avons fait une chanson en son honneur et cette chanson est devenue sa chanson officielle parce que quand les athlètes sont en compétition, ils ont le droit de demander qu’on joue un morceau qui les galvanise. Puisqu’on avait un son pour lui et quand il est revenu au pays qu’il en a eu vent, il a demandé à mettre sa voix dans la chanson pour mieux se l’approprier. Nous sommes donc allés au studio et il a posé sa voix. C’était génial !

Quels sont vos projets à court et moyens termes ?

 

Vous êtes un artiste et un journaliste sportif. On sait que le journalisme est un métier très prenant. Comment arrivez-vous à concilier ces deux boulots ?

Je pense que c’est ce qui a fait qu’il y a Hugues Zango dans l’album. Comme je suis un journaliste sportif, forcément quand je vais faire un album, il y aura un peu de sport dedans. Ce qui explique la présence de Hugues Zango. Peut-être que le prochain album va parler d’un autre athlète, pourquoi pas d’un footballeur, etc. Mais le fait d’être un journaliste et artiste, n’est pas un handicap. Pour moi, il faut être ordonné, discipliné dans la gestion du temps parce que le journalisme est un métier qui prend beaucoup de temps et si à côté tu veux faire autre chose, tu risques de te disperser. Mais je pense que nous sommes d’une génération obligée à faire plusieurs choses à la fois, non seulement pour s’exprimer parce que le slam est une passion, et aussi le journalisme qui est également une passion pour moi. Quoiqu’il en soit, quand on n’est pas passionné, on ne peut pas rester longtemps dans le journalisme.  Ce ne sont pas des choses qui te rapportent beaucoup d’argent, mais c’est la joie que tu en tires. Quand on veut exercer ce genre de métiers, il faut oublier les distractions, beaucoup de choses pour se concentrer sur ce que l’on veut faire. L’album s’inscrit dans cette dynamique parce que la jeunesse actuelle est beaucoup dispersée. Donc, l’album est une invite à bien gérer son temps, à être discipliné parce que c’est ce qui nous manque aujourd’hui. Je lis beaucoup les livres de développement personnel, de productivité, tout cela permet d’être discipliné, d’être focus sur ce qu’on fait. Aux Etats-unis, il y a des artistes qui font beaucoup de choses à la fois. Certains sont dans le cinéma et présentent des émissions à succès. Il faut qu’on en arrive à cela.

Comment voyez-vous le slam au Burkina ?

Je pense que le slam se porte bien. Il est vrai que ce n’est plus l’euphorie des 4 ou 5 ans dernires. Le slam était vraiment à la mode parce qu’il y avait le concours “Je slam pour la patrie” qui drainait un monde fou, notamment du côté des jeunes qui voulaient faire du slam, mais la compétition a pris un coup depuis qu’elle a été interrompue.  Qu’à cela ne tienne, il y a des initiatives qui sont développées de gauche à droite et qui font que le slam se porte bien. On peut dire que le slam n’a pas encore à la position qu’on souhaite mais il se porte assez bien et nous allons essayer de faire de notre mieux pour davantage le positionner.

L’artiste-slameur, Hamtusin

Le 19 juillet prochain, vous organisez un concert dénommé “Burkina mon combat”. Pourquoi ce thème et à quoi doivent s’attendre les mélomanes ?

Aujourd’hui, notre pays vit une situation particulière. Nous avons donc besoin que tout le monde soit uni autour de ce pays qui, pour nous, est l’essentiel. C’est notre manière d’amener tout le monde à regarder dans la même direction, la direction du pays, mais pas des individus ni des idéologies. Le concert sera l’appel à l’unité nationale et au sacrifice pour le pays. Déjà, il y a une compétition de slam que nous avons lancé qui s’appelle également “Burkina mon combat” et la finale aura lieu le 19 juillet au CENASA. C’est après cette finale qu’il y aura mon spectacle, que je n’appellerai pas un concert. Pour moi, c’est comme une comédie musicale que nous avons essayé de construire autour de l’album que nous allons présenter sur scène avec des danseurs, des comédiens, etc. Ce sera tout simplement magnifique et on espère que le public va sortir pour qu’on puisse montrer notre attachement à notre patrie.

Un message à l’endroit de ceux qui aiment votre musique ?

 

Propos recueillis par Colette DRABO

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