Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, sera intronisé lundi 4 septembre président de « transition » à la durée encore indéterminée. L’opposition exhorte plutôt les putschistes à reconnaître la « victoire » de son candidat à la présidentielle.
Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon depuis le renversement du président Ali Bongo Ondimba, a menacé les entrepreneurs impliqués dans la corruption, endémique dans ce pays, et exigé d’eux « patriotisme » et « engagement » pour le « développement du pays ».
Des audits récents ont montré que « les sociétés ont surfacturé et les services reviendront sur ces enquêtes afin que cette surfacturation revienne à l’Etat », a-t-il déclaré d’un ton ferme et le regard noir devant plus de 200 chefs d’entreprises gabonais « convoqués » jeudi à la présidence de la République, dans un discours retransmis intégralement vendredi sur les chaines de télévision d’Etat.
Plainte en France
Une plainte a été déposée en France contre la détention « arbitraire » au Gabon de Sylvia Bongo, épouse d’Ali Bongo. Ce sont ses avocats qui l’annoncent à l’Agence France-Presse.
« Mme Valentin épouse Bongo est privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août 2023, tout comme son fils cadet Jalil », tandis qu’un autre fils, Nourredin Bongo Valentin, « est incarcéré dans un lieu tenu secret », s’inquiètent les deux avocats dans un communiqué. Jusqu’alors, les militaires n’avaient rien dit du sort de Mme Bongo, mariée à Ali depuis 1989 et avec qui elle a eu quatre enfants.
Interrogé par TV5 Monde, l’opposant à Ali Bongo Albert Ondo Ossa a qualifié les événements en cours de « révolution de palais ». Il a aussi pointé du doigt la soeur d’Ali Bongo, Pascaline Bongo, comme étant potentiellement à la manoeuvre du coup d’Etat pour maintenir en place « le système Bongo ».
Jeudi, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine a annoncé la suspension avec effet immédiat du Gabon, où des militaires ont renversé mercredi le président Ali Bongo Ondimba. L’organisation continentale « condamne fermement la prise de pouvoir par les militaires en République du Gabon » et « décide de suspendre immédiatement la participation du Gabon de toutes les activités de l’UA, de ses organes et institutions », a annoncé l’UA dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter).
TV5 MONDE