La capitale brésilienne, Rio de Janeiro, abrite les 6 et 7 juillet 2025, le sommet des BRICS. Composé de cinq membres au départ (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le bloc est passé depuis avril 2025, à 10 membres avec l’adhésion de l’Egypte, des Emirats arabes unis, de l’Ethiopie, de l’Indonésie et de l’Iran. Comme on peut bien le constater, l’Afrique est bien représentée dans ce bloc mis en place pour faire contrepoids aux diktats économiques des Etats-Unis. En effet, il ressort qu’en 2023, le bloc des BRICS a contribué à hauteur de 31,5% du Produit intérieur brut (PIB) mondial, dépassant, pour la première fois, la part du G7 qui est de 30,7%. C’est dire s’il faut compter avec les BRICS, même si leur PIB par habitant reste très en deçà de celui enregistré par les pays du G7. Et pour ce sommet dans la capitale brésilienne, six priorités stratégiques sont au menu des échanges entre les pays membres et leurs partenaires. Il s’agit de la coopération mondiale en matière de soins de santé, du commerce, de l’investissement et la finance, du changement climatique, de la gouvernance de l’intelligence artificielle, du rétablissement de la paix et la sécurité et du développement institutionnel.
Vladimir Poutine et Xi Jinping, les deux grands absents
Autant de sujets majeurs dont sont familiers ces pays membres, et partant tous les Etats du monde. Mais le hic est que ces échanges se tiennent en l’absence des chefs d’Etat de deux pays membres fondateurs que sont le président russe Vladmir Poutine et son homologue chinois, Xi Jinping. En effet, pour éviter d’être arrêté en raison du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), Vladimir Poutine n’a pas fait le déplacement mais il s’est toutefois adressé à l’assemblée par vidéo conférence. Quant au président chinois, Xi Jinping, absent pour la première fois, il a invoqué des conflits d’horaire et s’est fait représenter par son Premier ministre.
Cela dit, pendant que se tient, à Rio de Janeiro, la rencontre des BRICS, à Madrid, il est question du 3e sommet Afrique-Espagne. Durant 72 heures, précisément du 6 au 8 juillet 2025, la coopération ibéro-africaine, en particulier les échanges commerciaux, sera magnifiée.
Il revient aux dirigeants africains de mener, eux-mêmes, le combat dans le but de tirer le meilleur profit
En effet, il s’agit de voir comment sceller des partenariats économiques durables, profitables aussi bien au continent noir qu’à l’Espagne. En fait, ce n’est un secret pour personne. L’Afrique regorge d’immenses richesses qui font courir les pays développés. Elle est devenue cette vache à lait que chacun de ces pays se presse pour venir traire. Mais le continent noir saura-t-il tirer profit de tous ces cadres de partenariats ? La question reste posée. Au fait, dans le fond, la multiplicité des cadres de partenariats n’est pas mauvaise en soi ; elle est même à saluer si tant est qu’elle profite à toutes les parties. Mais à y regarder de près, l’on est tenté de dire que l’Afrique ne tire pas son épingle du jeu. Mais à qui la faute ? Aux Africains ? Aux puissances occidentales ? Aussi vrai qu’on ne peut faire le bonheur de quelqu’un à sa place, il revient aux dirigeants africains de mener, eux-mêmes, le combat dans le but de tirer le meilleur profit de toutes ces rencontres et que cela profite à leurs peuples respectifs.
Colette DRABO