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Edito/Condamnation de Succès Masra : des dorures du pouvoir à la galère de la prison

La première chambre criminelle de la Cour d’appel de N’Djamena, a rendu son verdict dans l’affaire du conflit de Mandakao, le 9 août dernier. Dr Succès Masra, ancien Premier ministre et figure de proue de l’Opposition tchadienne, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Quant à ses co-accusés, la même peine a été prononcée à leur encontre. Une amende d’un milliard de F CFA a également été prononcée à l’encontre de l’opposant.

Succès Masra était poursuivi pour « diffusion de message à caractère haineux et xénophobe » et « complicité de meurtre » dans le cadre du drame de Mandakao, localité du Sud du Tchad, où 42 personnes ont été tuées en mai dernier dans un conflit intercommunautaire. Les débats ont opposé les conseils de l’accusé à ceux de la défense. Le ministère public a notamment produit des éléments matériels, dont des communications interceptées, pour démontrer la complicité de Dr Masra dans le conflit. Avec cette condamnation, le président du parti « Les Transformateurs » quitte ainsi les dorures du pouvoir pour la galère de la prison. Pour une lourde condamnation, c’en est une. La main du juge n’a pas tremblé.

Il revient aussi au président Mahamat Idriss Deby Itno de se montrer bon prince

 Quel avenir donc pour l’opposant emblématique ? N’est-ce pas une manière pour le régime de N’djamena de se débarrasser de celui qu’il a su bien utiliser pour parvenir à ses fins ?  Qu’à cela ne tienne ! Succès Masra a fait preuve de naïveté. Car, comme on aime à le dire, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Cela dit, avec désormais une opposition politique décapitée au Tchad, ne court-on pas le risque de voir les Tchadiens davantage divisés surtout quand on sait que c’est un conflit intercommunautaire qui est à l’origine de la condamnation de Succès Masra ?

En tout cas, on espère que les uns et les autres verront l’intérêt supérieur de la Nation en acceptant de s’inscrire dans une logique d’apaisement. Pour ce faire, il revient aussi au président Mahamat Idriss Deby Itno de se montrer bon prince. Au moment venu, il pourrait user de son pouvoir discrétionnaire pour gracier Succès Masra. Ce serait dans l’intérêt du Tchad.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

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