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Du 5 août 1960 AU 5 août 2025 : chaque génération a joué sa partition en héritière des luttes antérieures

Ceci est une déclaration du Dr Harouna Kaboré à l »occasion de la fête de l’indépendance du Burkina dans laquelle il estime que chaque génération a joué sa partition en héritière des luttes antérieures.

Le 5 août 1960, la Haute-Volta accédait à l’indépendance, après une longue marche marquée par des luttes, des sacrifices et des espoirs. Ce jour symbolise bien plus qu’un acte juridique ou diplomatique : il incarne la volonté d’un peuple de reprendre en main son destin. Soixante-cinq ans après cette proclamation, il nous revient de faire mémoire, de réfléchir, et d’agir.
Le combat pour la reconstitution d’un pays nié
Avant même l’indépendance, il y eut un autre combat fondateur : celui de la reconstitution de la Haute-Volta, dissoute en 1932 par l’administration coloniale et morcelée entre les colonies voisines. De 1932 à 1947, pendant quinze longues années, des chefs traditionnels, des intellectuels, des anciens combattants et des citoyens ordinaires se mobilisèrent pour faire renaître leur patrie. Ce fut une lutte opiniâtre pour restaurer une dignité bafouée. Ce combat de la mémoire et de l’unité précéda et annonça celui de l’indépendance.
Les bâtisseurs d’un pays debout
Le chemin vers l’indépendance puis vers la construction nationale fut porté par des générations de femmes et d’hommes debout.
Comment ne pas évoquer le courage de Rougbeinga , ce personnage du roman de Norbert Zongo, symbole de l’intégrité et de la résistance face à la compromission et à l’injustice ? Comment ne pas honorer les anonymes qui, loin des caméras et des projecteurs, ont semé les graines d’une patrie libre et digne ?
Un pays éprouvé mais jamais à genoux
Le Burkina Faso, anciennement Haute-Volta, a traversé de multiples crises : instabilités politiques, assassinats politiques, coups d’État, famines, ajustements structurels, marginalisation économique. Aujourd’hui, le pays fait face à la crise sécuritaire la plus grave de son histoire moderne, avec des milliers de morts, de déplacés, d’écoles fermées, des pans entiers du territoire fragilisés. Et pourtant, le pays tient debout, porté par la résilience de ses filles et fils, par la générosité de ceux qui partagent le peu qu’ils ont, par la foi en des lendemains meilleurs.
Mais il faut dire la vérité : il n’y aura pas de victoire durable si, face aux épreuves, nous restons divisés. « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir », écrivait Frantz Fanon. Il nous appartient de remplir la nôtre : celle de l’unité, du courage collectif et de la transformation profonde de notre société.
Pour une unité nationale active et féconde
Le moment est venu pour les autorités du pays, les partis politiques, les organisations sociales, les leaders communautaires et les citoyens de toutes origines de faire le choix du rassemblement. L’heure n’est plus aux querelles intestines, aux replis identitaires ou aux ambitions fragmentées. Ce pays a besoin de l’intelligence collective de ses enfants, unis dans la diversité, pour reconstruire, repenser, réinventer le Burkina Faso.
Comme le disait Joseph Ki-Zerbo, « On ne développe pas, on se développe ». Et l’on ne se développe pas sans repères, sans racines et sans solidarité. Notre génération a la mission de réconcilier mémoire et avenir, dignité et transformation.
Du 5 août 1960 au 5 août 2025, chaque génération a joué sa partition en portant l’héritage des devanciers dans la lutte pour l’indépendance et la liberté. La nôtre est celle de l’unité dans l’épreuve, de la responsabilité partagée, de la refondation nationale. Ne la trahissons pas.

Dr Harouna KABORÉ
Citoyen insoumis pour un Burkina endogènement debout et uni

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