“Ecran et structure : dialogue entre cinéma et architecture”. C’est sous ce thème que s’est déroulé, le 25 février 2025, à Ouagadougou, le masterclass de l’architecte burkinabè, Francis Kéré. Cette activité qui entre le cadre de la 29e édition de la biennale du cinéma qui bat son plein, a été l’occasion pour le premier lauréat Africain du prix Pritzker d’architecture 2022, de montrer la relation entre le cinéma et l’architecture.
Présent à Ouagadougou dans le cadre de la construction du mausolée du président Thomas Sankara, c’est avec joie que Francis Kéré dit avoir été invité par le FESPACO pour présenter le lien entre le cinéma et l’architecture. Et pour lui, il n’est pas utopique de dire qu’il y a bel et bien un lien entre le cinéma et l’architecture. “ Il y a un grand rapport entre le cinéma et l’architecture. Le cinéma a toujours besoin d’un cadre et qui dit cadre, dit l’architecture. Que ce soit le paysage ou le bâti, c’est un art qui permet à l’autre de se manifester. Donc il y a un lien solide”, a affirmé Francis Kéré, lauréat du prix Pritzker d’architecture 2022, lors du panel qu’il a animé hier 25 février. Selon lui, le 1er art à savoir l’architecture, et le 7e art, le cinéma, sont deux arts qui évoquent des histoires, façonnent des espaces et créent des émotions, des sensations. “ L’architecte crée et le cinéma le congèle pour toujours et le rend éternel. Le cinéma permet de transporter des idées architecturales très loin et de garder cela pour les futures générations. L’architecture peut être éphémère mais le film permet de la garder pour longtemps ”, a-t-il soutenu.
A son avis, dans un contexte où il est de plus en plus question d’identités culturelles africaines, thème du 29e FESPACO, le cinéma du continent noir a besoin de l’architecture pour perdre son véritable envol. “ Le cinéma africain peut bénéficier de l’architecture pour prendre SON envol. Nous avons une tradition architecturale très poussée. Notre paysage est africain. Et nous devons miser sur ce côté africain avec un décor qui vienne de chez nous. Pour moi, si nous adaptons l’architecture au cinéma, cela peut créer une valeur ajoutée”, a déclaré Francis Kéré pour qui que ce soit dans le cinéma ou l’architecture, il faut toujours trouver des solutions innovatrices, toujours adaptées aux réalités africaines.
S’agissant du projet Mémorial Thomas Sankara, il a laissé entendre que c’est un projet qui lui tient énormément à cœur et à ce titre, il entend offrir un joyau à l’image du Père de la Révolution burkinabè. “ Nous essayons de tout faire pour créer quelque chose qui corresponde à l’image et à la mémoire de ce grand homme. Le projet parlera de lui-même et il créera des opportunités pour qu’il soit intégré dans la production cinématographique de notre pays”, a confié l’architecte de renom.
Colette DRABO
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