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Renouvellement du mandat de la MONUSCO : pour quoi faire ?

Le Conseil de sécurité a adopté, le 19 décembre 2025, à l’unanimité, une résolution renouvelant le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui dispose d’environ 11 500 Casques bleus, pour un an, jusqu’au 20 décembre 2026. Ce renouvellement du mandat de la MONUSCO intervient au lendemain de la signature de l’accord de paix entre le Rwanda et la RDC. Un accord qui n’a pas survécu. Car, pendant que le Rwanda et la RDC signaient l’accord à Washington sous l’égide du président Donald Trump, le M23 lançait une offensive sur la province du Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise. « Les négociations menées à l’ONU à New-York pour renouveler le mandat de la MONUSCO, ont été encore perturbées par le Rwanda et le M23 qui, par leurs actions, sabotent un processus de paix digne de ce nom », a déclaré la diplomate américaine Jennifer Locetta lors de la réunion du Conseil de sécurité.

La prorogation du mandat de la MONUSCO intervient également au moment où les pourparlers de paix entre Kisnsaha et le M23 n’ont pas encore connu leur épilogue à Doha au Qatar. C’est dire si les protagonistes, très déterminés, ne sont pas prêts à fumer le calumet de la paix. Pour rappel, les trois priorités de la mission onusienne en RDC sont la protection des civils, le soutien au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration, ainsi qu’à l’aide à la réforme du secteur de la sécurité.

Si le nouveau mandat de la MONUSCO peut contribuer au retour de la paix en RDC, c’est tant mieux

 Dès lors, on se pose la question suivante : la MONUSCO a-t-elle les coudées franches ou les moyens d’imposer la paix en RDC quand on sait qu’elle a courbé l’échine lors de la bataille de Goma face aux rebelles du M23 ? Un renouvellement de mandat pour quoi faire donc ? On se rappelle, du reste, qu’accusée d’inertie, la MONUSCO avait été décriée par les populations au point que Kinshasa avait demandé son départ, avant de se raviser.

Toutefois, si le nouveau mandat de la MONUSCO peut contribuer au retour de la paix en RDC, c’est tant mieux. Ce serait alors une bonne chose pour les populations qui souffrent le martyre depuis plusieurs années déjà et qui ne savent plus à quel saint se vouer. C’est d’ailleurs dans cette dynamique que les Nations unies ont lancé un appel de fonds d’urgence pour faciliter un accueil digne, de plus de 80 000 personnes ayant fui au Burundi en raison de la dernière percée du groupe armé M23 dans l’Est de la RDC. Mais comment la MONUSCO pourrait-elle faire changer la donne sur le terrain, si ses limites sont consignées dans son mandat ? C’est là qu’il faut interroger la bonne foi et la volonté des grandes puissances telles que les Etats-Unis et la France.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

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