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Burkina :  Huit employés de l’ONG INSO interpelés

Dans un arrêté en date du 31 juillet 2025 et signé du ministre de l’Administration territoriale et de la mobilité, Emile Zerbo, l’opinion apprenait la suspension de l’ONG  International Ngo Safety organisation (INSO), ce pour collecte de données à caractère sensible. Cette suspension s’étendait sur   une période de 3 mois renouvelable. On en sait désormais plus sur cette ONG. Ce 7 octobre, le ministre de la Sécurité, Mamadou Sana, accompagné du ministre de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme (MCCAT), Pingwendé Gilbert Ouédraogo, a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé les activités d’espionnage que menait cette ONG. 8 personnes dont le directeur Pays ont été interpelées et seront bientôt présentées devant le procureur du Faso.

Selon le ministre de la Sécurité, Mamadou Sana, l’ONG INSO dont le siège est à la Haye au Pays-Bas, est établie au Burkina depuis 2019 et conformément à la convention de son établissement au pays des Hommes intègres, son domaine d’activité se résume à la formation des ONG humanitaires en matière de sécurité.  Toutefois, à l’en croire, depuis janvier 2025, ses services suivaient les activités de l’ONG et grâce à une franche collaboration citoyenne, ses services ont pu découvrir que cette ONG constituait un réseau d’espionnage dans le pays.  Des faits, il ressort que l’ONG se livrait à une collecte systématique de tout type d’informations en lien avec les activités sécuritaires, politiques et administratives du pays. « Ainsi, les investigations ont révélé que INSO, avec l’aide de certains de nos compatriotes, parvenait à recenser soigneusement les itinéraires, les mouvements et la composition des convois militaires et/ou de ravitaillement des villes censés tenu secret dans l’intérêt de la Défense nationale. Elle répertoriait systématiquement les moyens militaires déployés pour sécuriser un convoi donné en collectant les informations sur le nombre d’éléments, de véhicules, d’armes lourdes, de motos, etc. INSO passait son temps aussi à collecter des informations sur les zones d’opération, les positions des unités ainsi que les interventions des Forces de défense et de sécurité et des Volontaires pour la défense de la Patrie sur le terrain.  Elle parvenait même à prendre avec précision les coordonnées GPS des lieux d’accrochage des FDS avec les terroristes et les positions des incidents aux EEI. Par la suite, l’ONG dénombrait le nombre de victimes après une attaque ou une opération de sécurisation », a relaté le ministre Sana selon qui l’ONG parvenait à s’informer « sur les mouvements des terroristes dans certaines localités et sur les actes ignobles que les populations subissaient, puis dénombrait et photographiait les victimes après le passage des terroristes dans ces localités ».

Par ailleurs, il ressort que ces activités allaient bien au-delà des frontières burkinabè. « Elle récoltait dans les villes, des informations comme les accidents de la circulation routière et les décisions pour les problèmes de fonctionnement des délégations spéciales et les activités des services de sécurité. Ne se limitant pas au Burkina Faso, elle utilisait ses réseaux pour collecter, à partir de notre pays, les mêmes types d’informations sur le Mali », a ajouté le ministre qui a également indiqué que malgré la décision de suspension de l’ONG en fin juillet dernier, certains de ses responsables « ont continué à mener clandestinement ou de façon détournée des activités telles que des collectes d’informations et de réunions en présentiel ou en ligne ». Et le ministre de s’interroger sur de tels agissements. « Pourquoi collecter systématiquement toutes les informations en lien avec le milieu sécuritaire ?  Que font-ils de ces informations ?  A qui envoient-ils ces informations ?  Où sont stockées toutes ces informations ?  Comment sont exploitées de telles informations ?  Que deviennent ces informations après exploitation ? Quel objectif réel cache une telle collecte ? A qui sont destinées ces informations ? ».  « Le directeur Pays de INSO Burkina, le sieur Jean Christophe Emile Pegon, a d’ailleurs bien reconnu lors de son interrogatoire, avoir orienté son personnel à collecter des informations à caractères sensibles notamment sur les incidents sécuritaires suivis des coordonnées GPS des lieux touchés, les positions et les déplacements des convois de ravitaillement en violation de leur convention d’établissement avec l’Etat burkinabè », a déclaré  Mamadou  Sana selon qui, en plus du directeur pays de l’ONG au Burkina, 7 autres employés ont été interpellés dont la directrice adjointe,  de nationalité franco-sénégalaise, le directeur des programmes, de nationalité tchèque, un Malien et 4 Burkinabè. Ils seront présentés au Procureur du Faso.

En tout état de cause, le ministre Sana a invité les Burkinabè à non seulement « se départir des comportements de complicité d’espionnage ou des faits de trahison mais aussi à exprimer librement leur patriotisme et à rester vigilant et réactifs pour dénoncer auprès des autorités compétentes tout fait, comportement et/ou activité suspects de toute personne physique ou morale telle que les associations et ONG qui veulent saboter les efforts d’un retour rapide à une paix durable dans notre pays ».

Colette DRABO

crédit photo : SIG

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