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TGI Ouaga 1 : un gendarme et un tradipraticien jugés pour séquestration et vol aggravé

Le vendredi 3 octobre 2025, la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Ouaga I a examiné une affaire pour le moins singulière : celle d’un adjudant de gendarmerie, surnommé « Le Tonnerre », âgé de 41 ans, d’un tradi-praticien déjà condamné, connu sous le nom de « Wackman », 34 ans, et d’un commerçant de 25 ans, « Manadja ». Tous trois étaient poursuivis pour des faits de séquestration et de vol aggravé, commis de concert au cours du mois d’août 2025.
Selon l’acte d’accusation, les prévenus auraient séquestré un orpailleur surnommé « Le Requin Bleu » dans un kiosque, en dehors de tout cadre légal (article 523 et suivants du Code pénal). Ils sont également accusés d’avoir soustrait frauduleusement son téléphone portable, puis retiré la somme de 440 000 FCFA à partir de son compte mobile, en violation des articles 611 et suivants du Code pénal.
L’enquête révèle que la victime, venue à Ouagadougou pour des soins, s’était rendue dans un maquis où, après avoir consommé quatre bouteilles d’alcool, elle s’est retrouvée dans l’incapacité de régler l’addition. Poursuivi par le gérant du maquis, Manadja, le Requin Bleu se serait réfugié chez Wackman, voisin du lieu. Alerté par ce dernier, le gendarme Tonnerre serait intervenu, prétendument pour « sauver » la victime.
Mais les intentions se seraient rapidement détournées. Ayant découvert que le téléphone du Requin Bleu contenait une somme importante, Tonnerre et Wackman l’auraient conduit chez le gendarme. Face au refus de la victime de communiquer son code de retrait, celle-ci aurait été rouée de coups jusqu’à céder. Le retrait de 440 000 FCFA aurait alors été effectué. La victime aurait ensuite passé la nuit chez Wackman, dans une maisonnette.
Interrogé par le président du tribunal, le gendarme Tonnerre a reconnu partiellement les faits, admettant uniquement le vol. Il a exprimé ses regrets, qualifiant son acte d’« erreur de jugement » et reconnaissant avoir agi en contradiction avec les exigences de sa fonction.
De son côté, Wackman a nié toute responsabilité dans la séquestration, tout en admettant avoir planifié le « deal » avec le gendarme, pensant agir dans la légalité en collaborant avec un homme de tenue. Il affirme avoir hébergé la victime par compassion, tout en reconnaissant avoir reçu 50 000 FCFA en contrepartie.
Quant à Manadja, il a rejeté toute implication dans le vol, précisant que le téléphone de la victime était entre les mains d’un ami de celle-ci. Il a justifié sa poursuite du Requin Bleu par le refus de ce dernier de régler sa consommation.
Le parquet a estimé que les faits de vol étaient aggravés par la qualité de l’un des auteurs, en l’occurrence un agent de force publique. Il a toutefois reconnu l’insuffisance de preuves pour établir la culpabilité de Manadja, demandant sa relaxe au bénéfice du doute.
Concernant Tonnerre et Wackman, le ministère public a requis leur condamnation pour séquestration et vol aggravé, sollicitant la peine la plus sévère en raison du cumul des infractions. Il a ainsi demandé :
– Pour Wackman : 60 mois de prison dont 24 mois ferme, assortis d’une amende ferme de 3 000 000 FCFA.
– Pour Tonnerre : 60 mois de prison ferme et une amende ferme de 3 000 000 FCFA.
Le parquet a également requis une contrainte judiciaire de six mois à l’encontre des deux prévenus.
Le dossier a été mis en délibéré pour le 10 octobre 2025.
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