ActuBurkina
A la une Société

TGI de Banfora : à la barre pour avoir tiré et tué le fils de son voisin qu’il a pris pour un singe

Un producteur de la province de la Léraba a été jugé le 23 septembre 2025, par le TGI de Banfora pour détention illégale d’arme à feu et pour homicide involontaire. En effet, il a, courant le mois de septembre, tiré sur le fils de son voisin qu’il a pris pour un de ces singes qui dévastent son champ.

Devant la barre, le producteur qui montrait visiblement des regrets, explique pour ce qui est de l’infraction d’homicide involontaire, que le jour des faits, il était assis à l’ombre d’un arbre dans son champ pour surveiller ses plants et empêcher que les animaux ne viennent y faire des dégâts. Tout laisse croire que cette année, les singes lui ont fait subir trop de saccages.

Y étant, il a entendu des bruits dans le champ à une certaine distance de sa position. Il s’est mis debout, a cherché à savoir ce qu’il en était. Mais il ne verra rien. Alors, il est retourné à sa place. Et quelques instants après, son attention est encore attirée par les mêmes bruits. Il se mit une fois de plus sur ses jambes, son fusil en main. Cette fois-ci, il aperçoit une silhouette qu’il n’arrive pas à identifier formellement. A l’aide de son fusil, il vise, tire et atteint la cible. Au même moment il entendit des cris et se rend compte que plutôt qu’un singe, c’est sur un humain qu’il venait de tirer. Tout paniqué, il a couru pour voir de plus près et il s’est rendu compte qu’il s’agissait du fils de son voisin. Un jeune d’environ 15 ans. Voulant maintenant le tirer d’affaire, il courut alerter son voisin, le père du jeune garçon. Malheureusement, il était mortellement atteint. C’est le corps sans vie de l’enfant que les deux hommes reviendront trouver.

Pour le producteur, il n’aurait jamais tiré s’il avait su qu’il s’agissait d’un humain, à plus forte raison l’enfant de son voisin avec qui il est en très bon terme. Pour lui, il s’agissait d’un singe. Mais pour le parquet, le producteur a seulement manqué de prudence, surtout que le champ n’est pas loin du chemin qu’empruntent les villageois. « Si vous aviez pris le temps de vous assurer que ce qui bougeait sous le feuillage était bien un animal, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé », d’autant plus que le champ en question était un point de passage plus ou moins régulier des riverains.

Pour la seconde infraction de détention illégale d’arme à feu qui, aux yeux du tribunal, est aussi grave que la première, le prévenu explique que l’arme qu’il a utilisée appartenait à son défunt père qui l’avait acquise après avoir sacrifié à toutes les exigences en matière de détention et de port d’arme. Toute chose que le prévenu lui-même n’a pas respectée. En effet, il n’avait ni de permis de port d’arme, ni d’autorisation d’achat ou de détention d’arme à feu. Pour le parquet qui trouve que cela constitue une infraction, l’occasion était toute trouvée pour passer une leçon occasionnelle. En effet, le procureur a dit et rappelé à l’intention des justiciables qui étaient présents à l’audience, que pour avoir le droit de porter une arme, il faut obligatoirement le permis de port d’arme. A l’entendre, l’autorisation d’achat seule ne suffit pas. Lors de la délivrance de l’un ou l’autre de ces documents, le demandeur reçoit une formation sur l’usage et le risque des armes à feu. Cela, dans le but d’éviter des situations comme celle qui était en instruction à la barre.

Les parents de l’enfant ont refusé de se constituer partie civile dans cette affaire. Et dans ses réquisitions, le procureur a demandé au juge de reconnaître le prévenu coupable des faits à lui reprochés. En répression, il a requis une peine d’emprisonnement de 36 mois assortie de sursis et une amende d’un million dont 500 000 F CFA ferme. Dans son délibéré, le juge a déclaré le prévenu coupable des faits pour lesquels il était poursuivi.  Contre lui, il a prononcé une peine de 24 mois de prison et une amende d’un million de F CFA, le tout assorti de sursis à exécution. Il a également prononcé la mise sous scellé de l’arme qui a commis le crime.

Le « Pays »

Articles similaires

BURKINA: voici la liste des établissements d’enseignement privés non reconnus sommés de fermer

ActuBurkina

Culture : Roukiata OUEDRAOGO reçois le prix littéraire 2020 de la presse panafricaine à Paris

ActuBurkina

PROJET DE LOI SUR L’ALLEGEMENT DES CONDITIONS D’EXECUTION DES PROJETS ET ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT : « un boulevard pour la corruption », selon l’UPC

ActuBurkina

Laisser un Commentaire

ACTUBURKINA

GRATUIT
VOIR