La police burundaise a arrêté plus d’une cinquantaine de personnes le 20 août dernier alors que ces dernières se trouvaient dans un bar. Tous sont membres d’un groupe de discussion sur le réseau social WhatsApp, qui permet d’échanger via internet des messages instantanés à moindre coût. Il leur est reproché de faire circuler des rumeurs et des informations diffamantes via WhatsApp. Ce qui n’est pas de l’avis de l’Observatoire de la presse burundaise pour qui les autorités cherchent surtout à finaliser le blackout sur l’information dans le pays.
Au Burundi, discuter sur le réseau social WhatsApp peut vous coûter cher. La preuve. Plus de 46 personnes ont été arrêtées la semaine écoulée alors qu’elles font toutes parties d’un groupe de discussion sur le réseau social WhatsApp, qui permet d’échanger via internet des messages instantanés à moindre coût. A ce jour, 8 personnes sont toujours en détention parce qu’elles s’apprêtaient, selon le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiye, « à diffuser des propos diffamatoires et injurieux » et de « fausses informations ». Pour le porte-parole, ces actes relèvent de la « cybercriminalité ».
Un avis que ne partage pas l’Observatoire de la presse burundaise selon qui le réseau social WhatsApp est devenu aujourd’hui la dernière source d’information libre, « …le seul moyen pour les gens de garder contact avec les réalités de leur pays, sans que ça soit la voix unique, qui est celle des médias sous-contrôle de l’Etat ».
Pour le président de l’Observatoire de la presse burundaise, ce n’est pas après les rumeurs ou les propos diffamants que courent les autorités mais après les informations produites par les journalistes qui se sont réorganisés depuis leur exil. Et de conclure que les autorités veulent finaliser le blackout déjà instauré dans le pays.
Il faut noter que selon plusieurs sources, ce groupe WhatsApp relayait les bulletins d’information sur l’actualité burundaise car depuis le saccage des principales radio privées lors de la tentative de coup d’Etat en mai 2015, les réseaux sociaux, auparavant peu développés au Burundi, ont vu leur fréquentation augmenter de façon exponentielle et sont devenus le principal vecteur d’information pour nombre de Burundais.
AL CAPPUCCINO