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Déscolarisation des enfants au Nigeria: l’insécurité comme cause patente

Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le Nigeria compte environ 18,5 millions d’enfants déscolarisés.   Sur ce total, environ 60% sont des filles. C’est presque le double par rapport au chiffre de l’an dernier. La cause principale de la déscolarisation des enfants demeure, l’insécurité liée aux attaques récurrentes. Si beaucoup de petits nigérians ont retrouvé le chemin de l’école dans l’État de Borno, huit ans après les enlèvements spectaculaires de Boko Haram, dans tout le Nigeria, 1,3 million d’écoliers ont encore subi des attaques pendant l’année scolaire 2020-2021. Et le phénomène continue de s’aggraver d’année en année sans de mesures fortes de la part des autorités.  

On note une augmentation macabre du nombre d’attaques contre des écoles, avec pour conséquence directe, leur fermeture. A l’avenir, le Nigeria pourrait être confronté à un problème de développement, car dit-on, le développement d’un pays repose essentiellement sur l’éducation de ses enfants. Et les enlèvements d’écoliers contre rançon, comme dans l’État de Zamfara, se banalisent au Nigeria devant les attaques jihadistes et des conflits entre éleveurs et agriculteurs, devenus de plus en plus rares.

A en croire les chiffres de la structure de l’ONU chargée de l’éducation des enfants, le nombre d’enfants déscolarisés dans le pays le plus peuplé d’Afrique, l’an dernier, était estimé à 10,5 millions. Cette hausse s’explique par les nombreuses attaques menées contre des écoles par des jihadistes et gangs criminels dans le Nord. Ces attaques contre les écoles ont visé surtout les filles, et sapent la confiance des parents quant à la sécurité des établissements et les découragent à y envoyer leurs enfants. En effet, les enlèvements d’enfants sont fréquents et se multiplient au Nigeria. On se souvient du spectaculaire enlèvement, en avril 2014, il y a huit ans, des lycéennes de Chibok. A ce jour, une centaine d’adolescentes manquent toujours à l’appel.

Cet état de fait soulève la problématique de la sécurisation des lieux publics tels que les écoles, les centres sanitaires qui sont toujours les cibles privilégiées des assaillants. C’est pourquoi les autorités nigérianes devraient encore redoubler d’efforts, car cela relève de leur rôle régalien. Et pour y parvenir, elles pourraient mettre en place avec l’aide de la communauté internationale, des plans d’action, État par État, pour un partage d’informations sur la situation sécuritaire. L’une des solutions pourrait être de multiplier les écoles pour éviter les concentrations d’élèves ainsi que les voyages longs et périlleux. C’est dans la capitale Abuja, qu’aura lieu la prochaine conférence internationale sur la sécurité dans les écoles, prévue du 25 au 27 octobre 2022. On peut espérer qu’au-delà des simples déclarations, les pays participants franchiront le pas avec des résolutions concrètes et courageuses pour l’instauration d’une sécurité effective dans les établissements scolaires.

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