Le président Denis Sassou Nguesso a porté plainte contre X en France, à propos des biens mal acquis. Que faut-il comprendre de cette démarche d’un président qui vient de tripatouiller la Constitution de son pays, le Congo Brazzaville, et dont le pays s’apprête à organiser des élections dans quelques mois ? Pure stratégie de communication politique ou simple diversion qui consiste à couper l’herbe sous les pieds de ses adversaires politiques, dans la perspective de la campagne électorale pour l’élection présidentielle ? Difficile d’y répondre d’autant que l’homme est connu pour être un fin calculateur. Conscient qu’il traîne beaucoup de casseroles, l’homme tente à tout prix de se donner une bonne image.
Cette affaire, du reste, date de longtemps, et si le président a choisi le moment actuel pour faire dans la tactique de Napoléon qui consiste à attaquer pour se défendre, c’est qu’il veut déplacer le combat sur un terrain où il espère embarrasser les différents acteurs que ce dossier intéresse. En effet, pourquoi avoir porté plainte contre X alors que ceux qui ont posé le problème des biens mal acquis sont bien connus ? Il s’agit, pour ne pas les nommer, de Sherpa et Transparency International. A moins que le président Sassou ne veuille y mettre ses opposants qu’il voudrait bien noyer. Stratégiquement, Sassou prend de l’avance sur ses adversaires politiques sur un dossier qui pourrait constituer matière à débats lors des joutes électorales qui s’annoncent. On a envie de dire que Sassou fait dans la fuite en avant. Ce qui a tout d’une habile manœuvre de diversion.
Lonsani SANOGO
