L’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) a animé une conférence de presse ce 9 décembre 2019, à Ouagadougou. La récente invitation « de clarifications » du président français Emmanuel Macron adressée aux chefs d’Etat du G5 Sahel et la présence des bases militaires étrangères, notamment françaises ont été les principaux points abordés.
Ce 9 décembre, c’est l’UNIR/PS qui est montée au créneau pour se prononcer sur cette invitation du président français, Emmanuel Macron, invitant ses homologues du G5 Sahel, le 16 décembre prochain, à Pau, en France. Pour Me Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR/PS, si cette rencontre peut se justifier dans le fond, il n’en demeure pas moins que le tollé général suscité par la déclaration du président français, se justifie du fait de « son caractère irrespectueux, voire même de manque de considération vis-à-vis de ses pairs du G5 Sahel ». A son avis, le président du Faso, président du G5 Sahel, doit répondre à cette invitation et tenir un langage de vérité à Emmanuel Macron et aux autorités françaises. « Plus de tergiversations et d’atermoiements avec la politique française. Il faut désormais une clarification. Oui, il faut clarifier notre collaboration avec la France ; cela n’a que trop duré ! Le chef de l’Etat doit aller dire à la France ce que le peuple pense. Le peuple pense qu’aujourd’hui, les accords de coopération que nous avons depuis longtemps avec la France sont dépassés et même en déphasage avec les réalités. Nous proposons qu’il faille dresser un bilan critique et au besoin, les renégocier. Il faut y aller mais traiter le problème d’égal à égal avec Emmanuel Macron», a-t-il dit.
A la question de savoir si nos forces armées nationales sont-elles suffisamment prêtes pour faire face à l’hydre terroriste, Me Sankara a répondu : « Aucune autre armée étrangère ne peut véritablement défendre notre souveraineté. Il y a des pays qui se portent mieux que le Burkina Faso, qui n’ont pas un seul soldat étranger sur leur territoire. Si notre peuple s’engage aux côtés de notre armée, il n’y a pas de raisons qu’on ne vienne pas à bout du terrorisme au Burkina… Aucune armée, dans le cas d’une guerre asymétrique, ne peut se dire totalement prête mais elle s’organise, se donne les moyens de lutter. Etant donné que c’est une guerre asymétrique, on a besoin d’une mobilisation populaire derrière les FDS », a souligné le principal conférencier qui a lancé un appel à la mobilisation populaire. Et d’ajouter : « ce que nous souhaitons, c’est que ces alliances ne se fassent pas dans la duplicité et la duperie. S’il y a la vérité dans les relations diplomatiques, il n’y a pas de raison, aujourd’hui, que nous assistions à une alliance de façade. On n’a pas besoin des alliés qui viennent pour faire de la figuration ».
Colette DRABO