Le 8e conseil syndical ordinaire de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) s’est tenu les 25 et 26 octobre 2024, à la Bourse du travail de Ouagadougou. Ces 48 heures “ d’intenses travaux” ont été l’occasion, pour les conseillers, de faire le point des différentes orientations données lors du 7e congrès tenu du 25 au 27 novembre 2021, d’énumérer les difficultés rencontrées et de mieux se positionner pour l’avenir.
A la clôture dans la soirée du 26 octobre, les délégués ont condamné le licenciement du secrétaire général de la CGT-B, Moussa Diallo, avant d’exiger “ sa réintégration sans délai”. Ils ont également fustigé les “ dérives répressives” du pouvoir et pris une résolution pour la dynamisation des structures.
Deux motions de condamnations dont une portant sur le licenciement du secrétaire général de la CGT, Moussa Diallo, et l’autre sur les “dérives répressives” du pouvoir du MPSR2 ainsi qu’une résolution pour la dynamisation des structures. Voilà les grandes conclusions du 8e conseil syndical ordinaire de la CGT-B, qui a pris fin le 26 octobre dernier. S’agissant de la première motion de condamnation relative au licenciement du SG Moussa Diallo, les délégués ont tenu à lui exprimer leur solidarité militante indéfectible avant d’exiger “ sa réintégration sans délai”. De l’avis du secrétaire général adjoint, Dr Nicolas Ouédraogo, le SG de la CGT-B est tout simplement victime d’un contexte marqué par une remise en cause des libertés fondamentales. “ Les voix discordantes qui développent un discours qui n’applaudit pas le pouvoir actuel sont poursuivies et réprimées. C’est le cas de notre SG. Nous pensons qu’il est poursuivi à cause des opinions qu’il a défendues en nous représentant en tant que SG. C’est ce qui lui a valu les tentatives d’enlèvement jusqu’aboutir à son licenciement. Le conseil a dénoncé cette situation et a souhaité que les travailleurs se mobilisent pour obtenir sa réintégration”, a expliqué Dr Nicolas Ouédraogo.
Aussi, pour les conseillers, il y a de nombreuses dérives portant sur les libertés. “C’est connu qu’au quotidien, des citoyens sont poursuivies, enlevées, réquisitionnées de manière arbitraire et envoyées pour certains au front. Nous pensons que pour un Etat démocratique, ce sont des pratiques à bannir…”, a déploré Dr Ouédraogo qui a invité les travailleurs à se mobiliser pour que “ les autorités puissent écouter et mettre fin à ces pratiques dans notre pays”. A l’en croire, ce contexte de répression a un impact sur la mobilisation des militants de la centrale. D’où une résolution a été prise par les délégués pour une dynamisation des structures de la centrale. “ Dans cette situation de répressions, beaucoup de nos militants sont apeurés et cela joue sur la mobilisation. Le conseil a examiné la situation et estimé qu’il est temps de repartir sur la base des sessions de formations, sur la base des séances d’assemblée générale et de discuter avec nos militants, les emmener à se remobiliser, rendre nos organisations dynamiques afin que nous poursuivons la défense ferme des intérêts matériels et moraux des travailleurs et que nous continuons d’animer notre centrale sur la voie de son orientation qui est celle du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes, sans abdiquer devant les difficultés ou devant la répression qui s’abat sur nous. Nous pensons que cette situation va être derrière nous parce que ceux qui gouvernent aujourd’hui devraient entendre raison et changer de fusil d’épaule. Nous souhaitons que le pouvoir reconsidère sa position et respecte les droits fondamentaux des Burkinabè ”, a déclaré Dr Nicolas Ouédraogo.
Et à tous ceux qui pensent que c’en est fini pour l’organisation syndicale, le SGA leur répond : “ Il y a des difficultés certes liées à la situation mais la CGT-B continue de vivre, de fonctionner, et le bilan à ce conseil syndical l’a relevé. La CGT-B reste et demeure elle-même, elle va poursuivre son combat”.
Il faut noter que ce 8e conseil a enregistré la participation de plusieurs organisations dont celle de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN) qui a livré un message de soutien à la CGT-B ainsi que des organisations sœurs de la France.
Colette DRABO