Le Conseil des ministres a adopté, hier 2 juillet 2025, deux décrets portant réorganisation du territoire national avec la création de nouvelles entités administratives et changement de dénomination des régions et quelques provinces. Au lendemain de cette décision, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la mobilité, Emile Zerbo, assisté du ministre en charge de la communication, Gilbert Ouédraogo, était face à la presse pour expliquer les enjeux et les motivations.
Depuis hier 2 juillet, le Burkina Faso connait un nouveau découpage administratif avec le nombre de provinces qui passe à 47 au lieu de 45 et les régions qui passent à 17 au lieu de 13. En effet, 4 nouvelles régions issues de la scission de trois grandes régions existantes, ont été créées. Il s’agit notamment de la région de l’Est qui a été réorganisée en trois régions (le Goulmou, la Sirba et la Tapoa), de la région de la Boucle du Mouhoun qui a été scindée en deux (la région du Bankui et la région du Sourou) et enfin de la région du Sahel subdivisée en deux ( la région du Liptako et la région du Soum). La province de Karo-Peli dans la nouvelle région du Soum et la province du Dyamongou dans la nouvelle région de la Tapoa sont les deux nouvelles provinces qui ont été créées. Cette réorganisation, à en croire le ministre Emile Zerbo, se base sur un critère fondamental à savoir la défense stratégique du territoire. En effet, selon le ministre d’Etat Emile Zerbo, la crise sécuritaire que traverse le pays a mis à nu les limites de l’ancienne organisation territoriale caractérisée par des considérations politiques et économiques. Mais pas que ! Car à cela, a-t-il dit, « les dénominations des entités régionales n’avaient pas suffisamment pris en compte les réalités socioculturelles et linguistiques de notre pays ». C’est donc fort de ce constat, a-t-il soutenu, qu’il a été nécessaire de repenser le maillage administratif, afin de mieux faire face aux enjeux et défis du moment. Par ailleurs, le ministre Zerbo a souligné que cette nécessité a d’ailleurs été largement partagée par les populations. « Selon le Rapport général de l’Assemblée législative de Transition sur les journées d’échanges avec les forces vives des régions sur les réformes politiques, institutionnelles et administratives organisées du 10 au 12 juillet 2023, plus de 69 % des participants ont exprimé leur adhésion à l’idée d’un nouveau découpage administratif. Cela traduit une forte attente citoyenne et une volonté collective de rapprocher davantage l’administration des administrés « , a-t-il affirmé. De l’avis du premier responsable du département en charge de l’administration territoriale, cette réorganisation répond à deux objectifs majeurs à savoir renforcer la présence de l’Etat et la défense du territoire national, notamment dans les zones frontalières, mais aussi de renforcer l’identité nationale à travers des noms de régions et provinces enracinés dans le patrimoine culturel et historique.
Interpelé sur les réactions de certaines personnes sur les réseaux sociaux n’approuvant pas certaines dénominations de provinces ou régions, le ministre Zerbo est clair : « il n’est pas possible de satisfaire tout le monde. Je ne vois pas en quoi des concertations plus larges auraient pu nous donner la certitude que tout le monde accepterait. Nous sommes en train de réorganiser notre territoire national parce que nous avons un impératif de sécurité et pour ça, on ne peut pas attendre ».
Actuburkina
ph: SIG