Accusé d’être l’instigateur du putsch manqué du 15 juillet, Fethullah Gülen, prédicateur turc exilé aux Etats-Unis depuis 17 ans, fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice turque jeudi. Mais les autorités américaines disent être en train d’étudier les documents transmis par la Turquie pour prendre leur décision sur une éventuelle extradition de cet ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan.
Après le coup d’Etat manqué du 15 juillet dernier en Turquie, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, continue sa purge. En tout cas, la traque implacable des sympathisants, réels ou supposés, de Gülen en Turquie a touché tous les secteurs de la société, laminant en particulier l’armée — près de la moitié des généraux ont été limogés — l’éducation, la justice et les médias, dont 131 ont été abruptement fermés.
Plus de 50 000 personnes limogées
Selon les dernières données fournies le 3 août dernier par le ministre de l’Intérieur Efkan Ala, près de 26 000 personnes ont été placées en garde à vue et 13 419 étaient en détention préventive. Au total plus de 50 000 limogeages ont eu lieu. Mais le président ne compte pas s’arrêter là. En effet, la justice a émis, jeudi 4 août, un mandat d’arrêt à l’encontre de l’imam Fethullah Gülen, exilé depuis 1999 aux États-Unis et accusé par Recep Tayyip Erdogan d’être le cerveau du putsch manqué du 15 juillet.
Cette démarche ouvre la voie à une demande formelle d’extradition auprès de Washington. Selon le porte-parole du Département d’Etat américain, les documents présentés comme des preuves et envoyés par Ankara sont actuellement « étudiés », mais, en soi, ils ne constituent pas une demande formelle d’extradition de Gülen qui, réagissant à la publication du mandat d’arrêt international lancé contre lui, a évoqué le manque d’indépendance du système judiciaire turc et la dérive autoritaire du président Erdogan.
AL CAPPUCCINO
