Le Syndicat national des gérants des agences de voyages et de tourisme (SYNGAVT) a animé, ce 27 juillet 2023, à Ouagadougou, une conférence de presse pour dresser l’état des lieux de l’organisation du hadj 2023. Il ressort que l’organisation a été « un chaos total » à tous les niveaux. Pour ce faire, le SYNGAVT demande un audit par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) ou encore la justice afin de situer toutes les responsabilités et sanctionner les agences fautives.
« Un échec total ». C’est ainsi que le SYNGAVT a qualifié l’organisation du hadj 2023. Selon les organisateurs de la conférence de presse, l’organisation a failli à tous les niveaux, ce depuis la période des vols aller à l’aéroport international de Ouagadougou aux vols retours en passant par le lieu de Mina et la station de Arafat en Arabie Saoudite. Sur ce dernier point précis, les conférenciers ont souligné les problèmes de logement avec un manque crucial de tentes, de matelas. « Plus de 20% des pèlerins étaient dehors et sans abris », a laissé entendre Ousmane Dianda, secrétaire général du syndicat qui a fait cas d’un « nombre pléthorique de pèlerins détenteurs de cartes touristiques ». Des pèlerins, selon ses propos, sont en toujours à la Mecque étant entendu que leurs visas sont expirés. Sur la question de la restauration, le SG a indiqué que la qualité des repas n’était non seulement pas au rendez-vous, à cela s’ajoute la quantité car il y avait un surplus de pèlerins si fait que les repas ne suffisaient pas. Autres couacs relevés par le syndicat, la question de l’hygiène et de l’assainissement avec des « toilettes sales, inondées d’urines et excréments des pèlerins », le problème d’eau potable où le nombre de points d’eau ou de glacières étaient en nombre insuffisant, celui du transport ainsi que de la santé.
« Il y a eu un manque et une insuffisance des produits pharmaceutiques. Certains médecins sont allés à la Mecque pour faire le hadj et du tourisme. Ils ont été indisponibles et ont même violé la déontologie de leur fonction », a martelé le SG du syndicat pour qui la responsabilité de ces manquements revient aux « signataires des différentes conventions en Arabie Saoudite, le secrétariat permanent du suivi du pèlerinage religieux et l’équipe du comité national du suivi du pèlerinage à la Mecque ». Le SG qui dénonce un « échec total », invite l’ASCE-LC ou la justice à faire un audit sur cette édition 2023 du hadj afin de « situer toutes les responsabilités et sanctionner les individus de mauvaise foi ».
Après tous ces griefs relevés, le syndicat a fait quelques recommandations entre autres la suppression du secrétariat permanent du pèlerinage religieux de l’organisation du hadj pour le compte du Burkina, la redéfinition des attributions ou missions du comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque, la révision à la baisse du quorum des membres du comité national de suivi à 12 personnes, initier des échanges avec l’ambassade de l’Arabie Saoudite en vue de « clarifier l’octroi de visas de tourisme et de courtoisie » et enfin confier l’organisation pratique du hadj à la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB).
Colette DRABO