Dix-huit enseignants ont été interpellés à Bamako pour avoir manipulé les notes du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF), en échange de pots-de-vin versés par des parents d’élèves. Une fraude d’ampleur inédite, selon la justice, qui jette une ombre sur l’intégrité du système éducatif malien.
Dix-huit enseignants ont été arrêtés à Bamako, jeudi dernier, pour falsification des notes à l’examen du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF), un des concours scolaires les plus importants du pays.
Les interpellations ont eu lieu au centre de correction de l’Académie de la Rive Gauche. Selon les éléments d’enquête de la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ), ces enseignants, dont la plupart sont des conseillers d’orientation, auraient remplacé les notes réelles de plusieurs centaines de copies par des notes plus élevées, en contrepartie de sommes d’argent versées par des parents d’élèves.
Le DEF, qui marque la fin du cycle fondamental, est décisif pour l’accès à l’enseignement secondaire et, à terme, aux concours administratifs. Cette falsification, révélée alors que la correction des copies était encore en cours, a été qualifiée de fraude d’une ampleur inédite par des sources judiciaires.
Les suspects ont été déférés devant le procureur près le tribunal de la Commune III, qui a ouvert une information judiciaire. Ils pourraient être poursuivis pour faux et usage de faux (articles 94 à 99 du Code pénal malien) et corruption (article 125), des infractions punies de peines d’emprisonnement et d’amendes.
Le ministère de l’Éducation nationale a confirmé les arrestations dans un communiqué, tout en annonçant le renforcement des mesures de surveillance pour la suite des examens.
L’Association malienne des parents d’élèves a salué cette action judiciaire tout en appelant à une réforme plus large pour garantir l’intégrité des concours scolaires.
La procédure suit son cours. Aucune date d’audience n’a été communiquée à ce stade.
Apanews