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LUTTE CONTRE LES DETENTIONS PREVENTIVES ABUSIVES : le CQDJ est né

Les responsables du Centre pour la qualité du droit et la justice (CQDJ) ont animé une conférence de presse ce 12 septembre 2017 pour annoncer le lancement du projet de lutte contre les détentions préventives abusives et pour la réduction de la population carcérale.

Au Burkina Faso, les conditions de vie dans les maisons pénitentiaires ne sont pas reluisantes. Sur les 45 établissements que devrait compter le pays, ce dernier n’en dispose que 26 à la date du 27 mars 2017. Et sur ces 26, 20 sont en surpeuplement. La Maison d’arrêt  et de correction de Bobo-Dioulasso vient en tête avec 414%, suivie de celle de Ouagadougou avec 357% et celle de Tenkodogo avec 270%. Une autre spécificité de ces maisons est que le plus grand pourcentage des personnes incarcérées est en détention préventive qui est une mesure de détention exceptionnelle visant à emprisonner un prévenu jusqu’à la fin de son procès. Or, les articles 136 à 150 du code de procédure pénale prévoit une durée maximale de 6 mois sauf ordonnance motivée du juge d’instruction qui peut la prolonger pour une durée de 6 mois supplémentaires. Des témoignages de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou révèlent que des détenus ont fait plusieurs années en détention préventive. Ce qui constitue une violation des droits humains dans la mesure où le droit élémentaire d’équité et d’accès de justice n’est pas appliqué, sans oublier que ces détentions préventives aggravent la surpopulation carcérale.

C’est la raison pour laquelle le CQDJ, en partenariat avec Oxfam/Intermon, à travers le monitoring, entend apporter une solution en luttant contre ces détentions préventives et en améliorant les conditions carcérales au Burkina Faso. «  Ce projet permettra de désengorger les 5 Maisons d’arrêt et de correction les plus surpeuplées du pays à savoir celle de Bobo-Dioulasso ; Ouagadougou, Koudougou, Fada N’Gourma et Banfora », a soutenu Sidwaya Sosthène Ouédraogo, PCA du CQDJ, qui a annoncé que sa structure se donne pour mission entre autres à tenir 5 ateliers de sensibilisation au profit des acteurs-clés et de mener un plaidoyer pour la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour les victimes de détentions préventives abusives. Présent  à la conférence, le représentant du ministère de la Justice, Benoît Zoungrana,  s’est réjoui de cette initiative. Selon lui,  «ce projet vient comme un appui  aux initiatives déjà engagées par le ministère de la justice dans toutes ses facettes qui, en amont de la justice, au moment de la justice et après la justice. Il y a déjà des réflexions en matière de textes législatifs, des projets et politiques pour désengorger les prisons et éviter les détentions préventives abusives ».

Paul TINDANO        

(Stagiaire)

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