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GILBERT NOEL OUEDRAOGO A PROPOS DE L’INSURRECTION POPULAIRE : « Notre responsabilité, nous la reconnaissons et nous l’assumons »  

 

L’Alliance pour la démocratie et la fédération Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) a effectué sa rentrée politique, le 28 octobre 2017, à Ouagadougou. Une occasion qui a permis à l’instance dirigeante du parti de se pencher sur le thème : « Consolidation de l’Etat de droit, réconciliation, paix et sécurité ».

 

La salle du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA) était pleine à craquer en cette matinée du 28 octobre 2017. Venus des quatre coins du Burkina, ils étaient plusieurs centaines, les militants de l’Alliance pour la démocratie et la fédération, rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) qui ont répondu présents à la rentrée politique de leur parti. Les anciens du parti et les cadres étaient également mobilisés pour l’occasion. Une mobilisation qui, ont-ils fait savoir, traduit leur détermination à redorer le blason du parti tant éprouvé par les évènements des 30 et 31 octobre 2014. Certains cadres du parti, dont le député Noufou Ouédraogo, n’ont pas hésité à danser au rythme de la célèbre chanson de l’artiste Jean Joe, « Tond Ninan Pouka » comme pour dire aussi, « Nous avons compris ». L’ADF-RDA, selon le président du parti, Gilbert Noël Ouédraogo, revient de loin car, de 2e force politique du pays qu’elle était avant l’insurrection, elle s’est  retrouvée au cœur de la tourmente liée à la modification de l’article 37. Depuis les événements douloureux des 30 et 31 octobre 2014, a-t-il déploré, l’ADF-RDA a entamé sa traversée du désert, en faisant face à toutes sortes d’exactions, de stigmatisations et de critiques aussi bien de la part des politiques, des OSC que de certaines personnes. « Mais, nous nous étions résolus à un temps de silence, qui obéissait à une logique claire : notre responsabilité, nous la reconnaissons et nous l’assumons », a déclaré Gilbert Noël Ouédraogo. Pour lui, la leçon qu’a pu constituer l’insurrection, son parti l’a apprise, dans la douleur certes, mais l’a assimilée. Cette douleur, pour le président du parti de l’éléphant, est d’autant plus grande que des jeunes, pleins de vie, d’espoir, ont été arrachés à l’affection des leurs. Cela, à son avis, parce que les politiques, tous sans exception, n’ont pas eu l’intelligence de trancher de façon claire et définitive un problème qui divisait le peuple. Tous, à un moment donné, ont raté le coche. « C’est pour cela que nous invitons les uns et les autres, aujourd’hui, à accepter de reconnaître leur part de responsabilité, à savoir raison garder, à éviter de jouer les parangons de vertu et à accepter avec humilité que tous autant que nous sommes, par action ou par omission, à un niveau ou à un autre, nous avons failli et sommes certainement à des degrés divers responsables de la situation vécue par notre pays », a relevé Gilbert Noël Ouédraogo.

« Si hier, nous avons trébuché, nous sommes aujourd’hui debout »

Pour sa part, le parti de l’éléphant, en plus de faire son mea culpa, entend bien revenir sur la scène politique, encore plus forte. « L’ADF-RDA est là et il faudra compter avec cette force politique en construction. Il faudra compter avec ces milliers de jeunes et de femmes qui ont l’amour de leur patrie », a déclaré le président à ses militants en liesse. Plus que jamais, a poursuivi Gilbert Noël Ouédraogo, lui et l’ensemble des militants sont prêts à travailler à démontrer que si le parti a fait une sortie de route en 2014, il reste un parti d’avenir. « Si hier, nous avons trébuché, nous sommes aujourd’hui debout et  nous voulons, main dans la main, avec tous les Burkinabè, de l’intérieur comme de l’extérieur, avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté, apporter notre contribution à la vérité, à la justice, à l’apaisement et à la réconciliation nationale », a-t-il dit à ce propos. Parlant de réconciliation nationale, pour l’ADF-RDA, il est important que chacun reconnaisse, humblement, honnêtement et sincèrement sa part de responsabilité. « Une fois que chacun cessera de pointer d’un doigt accusateur l’autre, tout en s’exonérant de toute responsabilité, nous pourrons alors nous asseoir et agir dans le sens de l’intérêt de la nation », a souligné le président du parti. Selon lui, il est temps que dans le pays, l’on se retourne vers les valeurs de la république, les valeurs culturelles en leurs aspects d’intégrité et de rassemblement.

« Je suis de ceux qui disent et reconnaissent la nécessité de la vérité et de la justice pour la réconciliation. Pour nous à l’ADF-RDA, il ne s’agit point d’enjamber des cadavres ni de faire l’économie de la vérité et de la justice », a-t-il estimé. A l’en croire, au-delà des crimes qui doivent êtres élucidés, il y a, entre autres, le chômage des jeunes, l’absence de perspective pour la jeunesse, la faillite du système éducatif et l’insécurité.

Adama SIGUE

« Le Pays »

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