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Edito/Présidentielle en Côte d’Ivoire : ADO empoignera sa chose

Envers et contre tous, la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire, a eu lieu et cela, dans un calme relatif, à la surprise générale de tous ceux qui prédisaient l’apocalypse. Certes, quelques incidents ont été enregistrés çà et là dans certaines localités. Mais ils ne sont, en aucun cas, de nature à entacher la crédibilité de l’élection, si l’on en croit les propos d’observateurs ayant supervisé le déroulement du vote. Si les djinns de la violence n’ont pas réussi à sortir de leur bouteille, cela est à mettre à l’actif du peuple ivoirien qui a su négocier ce virage aussi dangereux que redouté.

En effet, le peuple, dans sa grande majorité, a choisi de ne pas s’inscrire dans la dynamique du chaos, de peur de réveiller les vieux démons. En tout cas, il a choisi la voie de la raison et de la sagesse. C’est donc un grand défi qui a ainsi été relevé. Peut-être qu’au moment où vous parcourez ces lignes, les résultats ont été déjà proclamés. S’ils ne le sont pas encore, ils le seront dans les heures qui suivent. Cette promptitude est à saluer. En effet, pendant que certains pays, le Cameroun pour ne pas le citer, mettent deux semaines pour proclamer les résultats, laissant place à toutes les suspicions, en Côte d’Ivoire, tout aura été bouclé en moins de 72 heures. C’est tout simplement élégant ! Et sauf cataclysme, le président sortant, Alassane Ouattara, empoignera encore « sa chose », parce qu’en face, il n’y avait pas un opposant capable de lui faire contrepoids.

En devenant le président de tous les Ivoiriens, Alassane Ouattara doit travailler à colmater les brèches 

ADO triomphe ainsi sans coup férir, les opposants les plus emblématiques ayant été exclus de la course. D’ailleurs, le taux de participation non encore officiel mais dont on dit qu’il tournerait autour de 50%, est interpellateur. Il traduit un certain désintéressement, une désaffection des électeurs, ou la peur qui aura habité certains Ivoiriens à ce moment crucial de la vie de la Nation.  Mais à présent qu’il a la victoire des urnes en poche, le président Alassane Ouattara devrait travailler à rabibocher tous les Ivoiriens. Car, ce n’est un secret pour personne : la fracture sociale est bien réelle dans ce pays.

L’exclusion de l’ancien président Laurent Gbgabo et de Tidjane Thiam de la course à la présidentielle de 2025, est sans nul doute venue en rajouter aux plaies non encore cicatrisées de la crise postélectorale de 2010, accentuant davantage le clivage. S’il veut véritablement réussir ce mandat, il devrait penser à tous les militants de l’opposition arrêtés, pour non-respect de l’interdiction des marches sur tout le territoire national.  C’est peut-être là, une question de temps.

Colette DRABO

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